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Les chauffards n'échapperont pas à la prison

Un chauffard flashé à 320 km/h et retrouvé grâce à son portable. [hfng / fotolia]
Le plénum a repris les exigences figurant dans l'initiative populaire "protection contre les chauffards" de RoadCross. - [hfng / fotolia]
Les conducteurs qui roulent à tombeau ouvert ne doivent pas échapper à la prison. Le National s'est rallié mardi par 132 voix contre 37 à ce durcissement des sanctions souhaité par les sénateurs dans le programme Via sicura. En revanche, le port du casque pour les cyclistes de moins de 14 ans divise le Parlement.

Comme le Conseil des Etats, la Chambre du peuple estime que les chauffards commettant des excès de vitesse particulièrement importants, effectuant des dépassements téméraires ou participant à des courses doivent risquer entre un et quatre ans de prison. C'est un an de plus qu'actuellement.

Le couperet tomberait si le chauffard roule au moins à 70 km/h dans les zones limitées à 30, à 100 dans les zones à 50, à 140 dans les zones à 80. Le plénum a repris les exigences figurant dans l'initiative populaire "protection contre les chauffards" de RoadCross.

Souvent des récidivistes

Les chauffards qui violent des règles élémentaires de la circulation ne peuvent pas être simplement sanctionnés de manière ordinaire, a fait valoir la conseillère fédérale Doris Leuthard. Chez ces personnes, on a souvent affaire à des récidivistes, a-telle souligné. L'UDC ne voulait pas de ce durcissement des sanctions. Il y a un problème de proportionnalité, a dit en vain le Soleurois Walter Wobmann.

Par 114 voix contre 63, le plénum a aussi refusé une proposition du camp bourgeois, qui souhaitait biffer de la loi la possibilité pour les tribunaux d'ordonner la confiscation des véhicules de chauffards. Le PLR et l'UDC ont évoqué en vain le droit à la propriété. C'est une mesure de dernier ressort qui sera peu appliquée, a répondu Doris Leuthard. Elle vise à empêcher l'auteur de graves violations de récidiver. "C'est une peine dissuasive et affective", a ajouté Olivier Français (PLR/VD), au nom de la commission. Il faut priver de leur jouet les personnes qui vouent un culte à leur voiture. Le Conseil des Etats soutient la proposition du gouvernement.

Alcool banni pour les professionnels

Par contre, la Chambre du peuple souhaite s'en tenir au droit en vigueur s'agissant des alcotests. Elle a accepté à une large majorité de conserver les prises de sang au lieu de les remplacer dans plusieurs cas par des tests d'haleine, comme le souhaitait le gouvernement. Par 120 voix contre 51, elle n'a en revanche pas suivi l'UDC qui voulait biffer de la loi l'interdiction absolue de rouler sous influence de l'alcool pour les conducteurs professionnels ou les détenteurs d'un permis à l'essai. Le Conseil des Etats y est aussi favorable.

Comme le Conseil fédéral et les sénateurs, le National estime que les systèmes qui avertissent les automobilistes de la présence de contrôles de vitesse doivent être interdits. Les auteurs risquent tout au plus une peine pécuniaire et non la prison. L'UDC n'a pas non plus réussi à convaincre le plénum que les dépassements de vitesse inférieurs ou égaux à 5 km/h ne doivent pas être punis. La police applique déjà une marge de tolérance et l'imprécision des tachymètres est prise en compte, ont répliqué plusieurs orateurs.

L'objectif du programme Via sicura, adopté en juin par le Conseil des Etats, est de réduire d'environ un quart le nombre de morts et de blessés sur les routes de Suisse. Le programme de l'ancien ministre des transports des transports Moritz Leuenberger a dû être revu plusieurs fois. Les mesures les plus controversées ont été abandonnées.

ats/cab

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Le casque pour cyclistes divise

Les cyclistes de moins de 14 ans ne doivent pas être obligés de porter un casque. Contrairement au Conseil des Etats, le National refuse cette mesure souhaitée par le gouvernement dans le programme Via sicura.

Par 128 voix contre 55, le plénum veut s'en tenir au droit en vigueur, qui n'édicte aucune règle concernant le casque. Il table sur la liberté individuelle et la responsabilité des parents.

Actuellement, 70% des jeunes cyclistes portent déjà un casque, ont rappelé plusieurs orateurs. Certains ont fait valoir qu'une limite à 14 ans est arbitraire.

Un casque permet d'éviter des traumatismes crâniens chez les jeunes, dont les muscles ne sont pas encore développés, a plaidé en vain Martin Candinas (PDC/GR).

Il s'agit de protéger les enfants et de décharger les automobilistes et les parents d'une certaine responsabilité. En outre, une telle mesure permettrait de diminuer les primes maladie. Plus personne ne conteste aujourd'hui que la ceinture de sécurité protège et doit être obligatoire, a argumenté sans succès la conseillère fédérale Doris Leuthard. Il en va de même pour le casque, car tout le monde n'agit pas toujours selon le bon sens.

Il faut sensibiliser la population au moyen de campagnes, ont estimé plusieurs conseillers nationaux. Tout ne doit pas être réglé dans la loi.