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Le projet de "police de l'Arc jurassien" sur les rails

La création d’une police commune entre le Jura et Neuchâtel est possible sur le plan juridique. [Gaël Klein / RTS]
Les ministres jurassien Charles Juillard (au centre) et neuchâtelois Jean Studer (à droite) avec le commandant de la police jurassienne Olivier Guéniat. - [Gaël Klein / RTS]
La fusion des polices jurassienne et neuchâteloise est faisable sur le plan juridique. Le projet de "police de l'Arc jurassien" devrait être présenté en 2013 au Grand Conseil neuchâtelois et au Parlement jurassien. Ce sera ensuite le tour aux populations des deux cantons de se prononcer.

Si elle se réalise, cette organisation policière régionale serait une première au niveau suisse, ont souligné jeudi les cantons du Jura et de Neuchâtel. Ce modèle pourrait alors inspirer d'autres corps de police, a estimé Markus Notter, président du comité de pilotage et ancien conseiller d'Etat zurichois.

"Ce projet ne va pas de soi, la police étant un accent fort de la souveraineté", a relevé le ministre jurassien de la police Charles Juillard. "S'il y a un domaine où l'efficacité peut être améliorée à travers le regroupement, c'est celui de la sécurité publique", a souligné son collègue neuchâtelois Jean Studer.

Le ministre jurassien Charles Juillard a défendu un projet qui "ne va pas de soi". [Marcel Bieri]
Le ministre jurassien Charles Juillard a défendu un projet qui "ne va pas de soi". [Marcel Bieri]

Economies et gain d'efficacité

Professeur de droit constitutionnel à l'Université de Neuchâtel, Pascal Mahon juge que le projet de "police de l'Arc jurassien" est faisable car les conditions de départ sont bonnes. Il existe une volonté politique et une volonté opérationnelle pour mener à bien cette fusion. Il s'agit maintenant d'élaborer un modèle juridique avec deux directions politiques.

Ce projet lancé au printemps doit permettre par la mise en commun des ressources et par la réduction des doublons de réaliser des économies et de gagner en efficacité. Cette fusion des corps de police libérerait 10% de ressources humaines qui pourraient être engagées sur le terrain.

Pour les intervenants, il faut maintenir le rythme du projet pour que les populations de deux cantons puissent se prononcer fin 2013 ou début 2014 afin d'éviter un enlisement du dossier. Les initiateurs assurent que la fusion ne se fera pas au détriment du lien avec les citoyens. La fusion n'implique en rien une baisse de la proximité avec les citoyens. Les forces de police seront dédiées entièrement à la police de proximité.

Jura bernois pas exclu

La police jurassienne compte actuellement 133 collaborateurs et celle de Neuchâtel 480. Les deux corps ont déjà amorcé un rapprochement : même formation à Colombier (NE), même service informatique, même moyens de transmission et même uniforme.

Pour Markus Notter, de trop nombreux corps de police, notamment en Suisse centrale, ont une taille trop petite. Le projet lancé par les deux cantons de l'Arc jurassien permettrait d'améliorer la sécurité sans une hausse de budget. Une meilleure efficacité qui permettrait ainsi de pallier le nombre insuffisant de policiers.

Les gouvernements jurassien et neuchâtelois ne s'opposent pas à ce que le Jura bernois rejoigne cette police de l'Arc jurassien même si le Conseil-exécutif bernois affirme ne pas y être intéressé. "Nous pensons qu'il vaut la peine de laisser la porte ouverte", a expliqué le ministre Charles Juillard.

ats/dk

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