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Hôpitaux neuchâtelois: un médecin-chef critique

L'hôpital Pourtalès, à Neuchâtel, où les malades de la grippe A/H1N1 sont reçus.
Le plan de réforme des hôpitaux neuchâtelois prévoit de conserver deux site entre Neuchâtel et La Chaux-de Fonds.
Un médecin-chef s'exprime publiquement pour la première sur la réforme hospitalière neuchâteloise annoncée par le Conseil d'Etat, la semaine dernière. Rémy Schneider, le médecin-chef du département de chirurgie d'Hôpital neuchâtelois (HNE), tire à boulets rouges sur cette réorganisation. Pour lui, le projet est une aberration médicale.

La réforme prévoit le maintien de deux sites de soins aigus dans le canton, à La Chaux-de-Fonds et à Neuchâtel. Le Conseil d'Etat entend également regrouper toute la chirurgie lourde à l'Hôpital de La Chaux- de- Fonds.  "Cette décision est politique, accuse Rémy Schneider, "elle a pour but de calmer les antagonismes entre le Haut et le Bas du canton. Elle n'a pas de sens sur le plan médical", tranche-t-il.

Selon lui, cette nouvelle répartition va poser des problèmes insolubles pour les médecins et, notamment, les chirurgiens. Il cite l'exemple de la chirurgie thoracique, qui nécessite l'intervention de spécialistes issus d'autres disciplines comme les pneumologues. L'éclatement sur deux sites ne favorisera pas le travail en équipe nécessaire à une prise en charge efficace des patients.

Une réforme impossible

"Je vois mal comment on pourra imposer cette solution dans le canton de Neuchâtel", soutient Rémy Schneider. Le médecin-chef prévoit un avenir difficile à Hôpital neuchâtelois, tant les coûts de fonctionnement de la structure hospitalière sont élevés. Selon lui, la centralisation sur un site unique permettrait de supprimer les doublons et de réaliser d'importantes économies.

Rémy Schneider s'inquiète également de l'attractivité hospitalière dans le canton: "Certains de mes collègues pensent à démissionner", avertit-il. Il ne cache pas un certain malaise au sein du corps médical vis-à-vis des décisions prises par la conseillère d'Etat en charge de la santé, Gisèle Ory. "Il faudra trouver le personnel motivé pour vivre avec un système aussi boiteux que celui préconisé par le Conseil d'Etat".

RSR/ Jérôme Galichet

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