Selon la banque, l'employé, qui travaillait dans le secteur informatique de l'établissement bancaire bâlois, a admis sa faute professionnelle mardi. Selon les aveux de cet employé, relayés mardi par la banque, l'avocat à qui les documents ont été remis a organisé le 11 novembre dernier un rendez-vous avec le conseiller national et vice-président de l'UDC suisse Christoph Blocher.
L'employé s'est présenté de lui-même le 1er janvier à la police cantonale zurichoise pour avouer sa forfaiture. Ses rapports de travail avec la Banque Sarasin ont été rompus avec effet immédiat.
Philipp Hildebrand a été personnellement informé de cette affaire par la banque Sarasin qui, dans son communiqué, dit "regretter extrêmement" cet incident, en présentant ses excuses au client pour le préjudice causé en matière de non-respect du principe de la confidentialité des données.
L'établissement bancaire privé bâlois condamne également avec fermeté ce qu'il qualifie "de détournement de données confidentielles dans un but politique". Enfin, la banque se réserve le droit d'entreprendre une action en justice dans cette affaire.
Hildebrand blanchi
Le Conseil fédéral a reçu en décembre des informations sur une transaction présumée illégale de l'entourage de Philipp Hildebrand peu avant l'introduction en septembre du taux plancher face à l'euro.
Kurt Grüter et Michel Huissoud, respectivement directeur et vice-directeur du Contrôle fédéral des finances, ont été chargés "d'examiner tous les comptes bancaires de Philipp Hildebrand et des membres de sa famille afin d'évaluer s'il y a eu des transactions qui pourraient être problématiques au regard de sa fonction".
Cette enquête a montré que le président de la BNS n'a pas bénéficié illicitement et personnellement de l'introduction en septembre du taux plancher face à l'euro et qu'aucune transaction illicite n'a été opérée.
En tant qu'instance de contrôle de la BNS, le Conseil de banque a également mandaté une enquête externe du cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers qui est arrivée aux mêmes conclusions que le Contrôle fédéral des finances. En les rendant publiques le 23 décembre, le Conseil de la BNS avait alors jugé ce dossier "réglé".
Mutisme de Blocher
Christoph Blocher, que plusieurs médias ont décrit le week-end passé comme l'informateur du gouvernement, n'a pour l'instant rien voulu dire. "Il y a un temps pour se taire et un temps pour causer. Dans cette affaire, c'est le temps pour moi de me taire", a-t-il déclaré lundi soir à la télévision publique alémanique SF.
afp/pima