Publié

Affaire BNS: enquête pénale contre l'informateur

Un employé de la Banque privée bâloise Sarasin a avoué avoir remis des documents liés à des transactions effectuées par la famille du président de la Banque nationale suisse (BNS) Philipp Hildebrand. [Georgios Kefalas]
L'ex-employé de la banque Sarasin qui a livré les relevés de compte de Philipp Hildebrand est accusé d'infraction à la loi sur les banques. - [Georgios Kefalas]
Le Ministère public zurichois a ouvert jeudi une enquête pénale contre l'ex-employé de la banque Sarasin qui a livré les relevés de compte de Philipp Hildebrand à un avocat proche de l'UDC pour violation de la loi fédérale sur les banques. L'autorité d'enquête exclut en revanche pour le moment d'ouvrir une enquête pénale contre Philipp Hildebrand.

Cet informaticien âgé de 39 ans s'était dénoncé auprès de la police cantonale de Zurich après avoir remis à un avocat des documents bancaires concernant les comptes de la famille du président de la BNS Philipp Hildebrand, précise le Parquet dans un communiqué.

Le collaborateur de la banque Sarasin a déclaré qu'il avait remis ces documents concernant des transactions en devises de la famille Hildebrand à un avocat proche de l'UDC. Ce dernier avait par la suite arrangé une rencontre avec Christoph Blocher qui a eu lieu le 11 novembre dernier.

Le collaborateur s'était dénoncé à la police le 1er janvier 2012. Il a été licencié avec effet immédiat. Philipp Hildebrand a aussitôt été informé par la banque. La banque s'était excusée auprès de ses clients pour cet acte "inacceptable" et elle avait condamné fermement l'utilisation illicite de données bancaires confidentielles à des fins politiques. Le Ministère public précise que la présomption d'innocence prévaut.

Pas d'enquête pénale contre Philipp Hildebrand

Le Ministère public zurichois exclut en revanche pour l'instant l'ouverture d'une enquête pénale contre Philipp Hildebrand. Il n'existe actuellement aucun soupçon de délit d'initié touchant le président de la BNS, estime l'autorité d'enquête.

L'article du code pénal sur le délits d'initiés ne concerne pas les transactions dans le domaine des devises, explique jeudi le procureur général Martin Bürgisser. Seules les transactions boursières touchant aux actions et aux valeurs sont concernées.

Un ex-employé de la Banque Sarasin accuse Philipp Hildebrand d'avoir réglé entre mars et octobre 2011 plusieurs achats et ventes de dollars et euros à travers la bourse de devises Forex. Un relevé de compte publié jeudi par le magazine "Weltwoche" en atteste.

Le président de la Banque nationale suisse (BNS) a acheté des dollars avant l'instauration du taux plancher de 1,20 franc pour un euro et les a revendus après. La mesure prise par la BNS a eu pour effet de faire remonter la valeur du dollar.

ap/ats/hof

Publié