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Philipp Hildebrand ne s'estime pas coupable

Hildebrand [KEYSTONE - STEFFEN SCHMIDT]
Devant la presse, Philipp Hildebrand a ajouté que des mesures seront prises pour accroître la transparence en matière de transactions effectuées par les membres de la direction générale - [KEYSTONE - STEFFEN SCHMIDT]
Les principaux protagonistes de l'affaire du président de la BNS sortent du bois. Philipp Hildebrand, contre lequel la justice exclut pour l'heure d'ouvrir une enquête, n'a aucune intention de démissionner tandis que Christoph Blocher a donné sa version des faits dans une interview.

Le président de la Banque nationale suisse a dit jeudi devant la presse à Zurich s'être conformé aux règlements internes et n'avoir commis aucune faute suite à l'affaire des transactions sur devises. "Je comprends que le public se pose la question sur mon attitude d'un point de vue moral", a-t-il toutefois précisé.  (Lire: Affaire Hildebrand)

"Aussi longtemps que je conserverai la confiance des autorités, du Conseil fédéral et du Conseil de banque, la question d'un retrait n'entre pas en ligne de compte", a ajouté Philipp Hildebrand.

Jeudi, le Ministère public zurichois a fait savoir qu'il exclut pour l'heure l'ouverture d'une enquête pénale contre Philipp Hildebrand. Aucun soupçon de délit d'initié ne pèse sur lui, estime l'autorité d'enquête. (Lire: Affaire Hildebrand)

L'UDC veut un commission d'enquête

Philipp Hildebrand a ajouté que des mesures seront prises pour accroître la transparence en matière de transactions effectuées par les membres de la direction générale. La veille déjà, plusieurs voix se sont faites entendre dans les milieux politiques pour réclamer une révision des directives de la banque voire de la législation. (Lire encadré)

sarasin, banque [Gaetan Bally]
sarasin, banque [Gaetan Bally]

Jeudi soir déjà, l'UDC a demandé la tête de Philipp Hildebrand. Le parti de la droite populaire exige en outre la création d'une commission d'enquête parlementaire (CEP) et réclame une session extraordinaire du Parlement. Il n'est pour l'heure suivi par aucun autre parti.

Blocher n'aurait pas vu les documents

Des relevés de compte du président de la BNS avaient été remis quelques semaines plus tôt à Hermann Lei, un avocat et membre UDC du Grand Conseil thurgovien, par un employé de la Banque Sarasin. Employé inculpé Ce dernier a été inculpé jeudi pour infraction à la loi sur les banques, sous le soupçon d'avoir transmis les données sur les transactions du président de la BNS. (Lire: Affaire Hildebrand)

Dans une interview accordée jeudi à TeleZüri suite à la conférence de presse du président de la Banque nationale suisse, Christoph Blocher estime que ceux qui influencent directement toute la conjoncture suisse par leurs décisions ne devraient pas se livrer à des transactions sur le marché des devises.  

Christoph Blocher a dit à la chaîne de télévision privée zurichoise qu'il avait été lui-même informé durant le mois de novembre "par plusieurs avocats" que des dirigeants de la BNS avaient effectué des transactions sur le marché des devises.

Éventuelles poursuites contre les accusateurs

Christoph Blocher a prévu de s'exprimer à nouveau lors d'une conférence de presse vendredi. [STEFFEN SCHMIDT]
Christoph Blocher a prévu de s'exprimer à nouveau lors d'une conférence de presse vendredi. [STEFFEN SCHMIDT]

A la question de savoir si les informations sur lesquelles se basent les reproches étaient du matériel volé, le politicien n'a rien voulu dire. Ni sur les personnes qui l'ont informé.

Lui-même n'a en aucun cas vu de données bancaires ou de comptes. Il a affirmé avoir informé la présidente de la Confédération d'alors, Micheline Calmy-Rey, à qui il a remis les informations, qu'il ne savait pas si les reproches étaient justifiés. Christoph Blocher doit aussi s'exprimer lors d'une conférence de presse vendredi.

De son côté, Philipp Hildebrand a annoncé prendre le temps de réfléchir à d'éventuelles poursuites contre ses accusateurs. Il espère pouvoir à nouveau se concentrer sur son travail de président de la BNS maintenant qu'il s'est expliqué. "Je ne peux pas passer des semaines à traiter ce sujet. Je me suis expliqué pour éviter un affaiblissement de l'institution BNS."

ats/mre

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La réaction des partis

Les Verts reconnaissent que la publication de données relatives aux comptes des Hildebrand décharge le patron de la BNS. Mais les écologistes se disent malgré tout "consternés" du comportement de Philipp Hildebrand. Ils dénoncent aussi la communication "hésitante" de la BNS et du Conseil fédéral.

Le mal est fait et il s'agit désormais de rétablir la confiance envers la BNS. Cela doit passer par un durcissement du règlement interne pour les membres de la BNS. Celui-ci ne devrait permettre des opérations sur les devises que dans des cas exceptionnels,

Le PLR satisfait

Le conseiller national Christian Lüscher (PLR/GE) se dit lui convaincu par "les explications satisfaisantes et transparentes" de Philipp Hildebrand. L'affaire est désormais surtout de la compétence du Conseil fédéral et du conseil d'administration de la banque, qui ont tous deux donné leur soutien à Philipp Hildebrand.

Ce premier volet étant clos, se pose maintenant la question de la violation du secret bancaire à la base de l'affaire, souligne Christian Lüscher. Il faut voir qui a enfreint la loi et "comment on peut qualifier les actions de ceux qui ont relayé les informations obtenues de cette manière".

PS et PDC prudents

Pour la conseillère nationale Ada Marra (PS/VD), l'appel à démissionner est également, en l'état actuel, prématuré. "Il faut d'abord voir les faits". C'est aussi l'avis du conseiller aux Etats Pirmin Bischof (PDC/ SO).

Si les faits relatés par Philipp Hildebrand sont conformes à la réalité, le président de la BNS ne doit pas démissionner. De même, la réputation de la BNS ne devrait pas souffrir de l'affaire.