Sans surprise, les socialistes vaudois ont plébiscité samedi à Penthalaz (VD) leurs trois candidats au gouvernement, les ovationnant debout. Le congrès a avalisé sans discussion la liste d'alliance à quatre, comportant 3 PS et un Vert, qui vise à conserver la majorité de gauche récemment conquise au Conseil d'Etat.
Les Verts devraient accepter mercredi cette stratégie et la candidature de leur nouvelle conseillère d'Etat.
Locomotive électorale
La reconduction de Pierre-Yves Maillard, 43 ans, ne représentait qu'une formalité. Conseiller d'Etat depuis sept ans, véritable locomotive électorale, le chef du département de la santé et de l'action sociale est depuis plusieurs années le patron incontesté des socialistes vaudois.
Le conseiller d'Etat a récemment acquis une visibilité nationale en briguant le Conseil fédéral, candidat malheureux contre le Fribourgeois Alain Berset. "Je me réjouis d'être là avec vous après un récent stage linguistique", s'est-il amusé.
Patience et passion
Anne-Catherine Lyon, 48 ans, a assuré sa place sur le ticket en remportant, en septembre dernier, un scrutin difficile sur la réforme scolaire. Elle siège depuis dix ans au Conseil d'Etat et brigue un troisième mandat pour "mettre en oeuvre ce grand projet avec patience et passion, avec le sens des responsabilités et une légèreté qui pourrait peu à peu m'habiter", a-t-elle déclaré.
Nouvelle venue, Nuria Gorrite, 41 ans, n'est pas une inconnue sur la scène politique régionale. Elue députée en 2007, elle siège depuis douze ans à la municipalité de Morges, qu'elle dirige depuis quatre ans. La syndique, fille d'immigrés espagnols, a le contact facile et est très populaire à Morges.
Nuria Gorrite a appelé le canton à investir de manière "plus audacieuse" dans des domaines comme les logements à loyers modérés, les transports et "en cessant de tergiverser dans le domaine de la création de crèches et garderies". "Pour enrayer ces retards, il faut de la volonté et des moyens", a-t-elle dit.
Réticences
La stratégie de rapprochement avec le centre pour l'élection au Grand Conseil a soulevé des réticences, notamment auprès des militants de la Riviera. Le comité directeur recommandait de signer de tels apparentements avec Vaud Libre. Le congrès a finalement décidé de laisser les sections libres de leur choix.
Pierre-Yves Maillard a rappelé que "l'enjeu crucial" des élections de mars était de renforcer les élus de gauche - PS, Verts et A Gauche Toute - au Grand Conseil. "Si nous n'obtenons pas une majorité, nous devrons nouer des alliances au-delà des cercles de gauche pour faire passer des projets", a-t-il souligné.
ats/vkiss
La droite en attente
L'UDC et les Verts libéraux désigneront la semaine prochaine leurs candidats aux Conseil d'Etat vaudois. Les trois sortants du PLR - les radicaux Pascal Broulis et Jacqueline de Quattro, ainsi que le libéral Philippe Leuba - ont déjà été adoubés par leur parti respectif. Le dépôt des listes est agendé au 16 janvier.