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Des consultations par vidéoconférence en pharmacie

Il sera bientôt possible de consulter son médecin directement à la pharmacie, par écran interposé. [Markus Stuecklin]
Il sera bientôt possible de consulter son médecin directement à la pharmacie, par écran interposé. - [Markus Stuecklin]
A partir du mois d'avril, 200 pharmacies en Suisse pourront proposer à leurs clients de consulter un médecin via vidéoconférence. Le praticien posera un diagnostic à distance et enverra si nécessaire une ordonnance par fax. Ce projet-pilote, baptisé netCare, est prévu pour deux ans.

Le projet netCare doit permettre aux malades de consulter un médecin via écran interposé et sans délai dans une pharmacie. Il est prévu pour une durée de deux ans, afin de savoir comment réagit la population, ont indiqué devant les médias lundi à Berne pharmaSuisse, le centre de télémédecine Medgate et l'assureur Helsana.

"De plus en plus de personnes n'ont pas de médecin de famille et les centres d'urgence sont chroniquement surchargés : les pharmaciens peuvent apporter une aide efficace", a argumenté le président de l'organisation faîtière des pharmaciens, Dominique Jordan. Ce nouveau service permettra notamment de dépanner les malades dont le médecin est en vacances, selon les organisateurs du projet.

Gratuit pour les assurés d'Helsana

Les pharmaciens disposeront de critères et d'instructions clairs quant à la façon de trier les patients et suivront une formation à cet effet, ont précisé les trois partenaires. Il reviendra au pharmacien de proposer au client la consultation en pharmacie, qui a lieu dans une pièce à part.

Après avoir posé un certain nombre de questions, le professionnel de la santé déterminera s'il estime nécessaire de contacter un médecin du centre Medgate, qui examinera le patient par écran interposé. Le pharmacien pourra toutefois aussi conseiller à son client de voir son médecin de famille ou de se rendre directement aux urgences, a précisé Dominique Jordan.

Ce nouveau service ne coûtera rien aux assurés d'Helsana, a expliqué Pius Gyger, responsable Politique de la santé pour l'assurance. Des négociations sont en cours avec les autres caisses qui collaborent avec Medgate, a ajouté Andy Fischer, CEO du centre de télémédecine. Les patients non assurés chez Helsana devront payer de leur poche : 15 francs le conseil pharmaceutique et 48 francs la consultation télémédicale.

Combler la pénurie de généralistes

Un des objectifs du projet est de combler la pénurie de médecins généralistes, en particulier à la campagne, ont aussi mentionné les organisateurs. La plupart des 200 pharmacies qui participent au projet sont pourtant situées dans les régions urbaines de Suisse alémanique. La moitié des pharmacies qui participent au projet font partie du groupe Toppharm. Le reste est composé d'exploitations indépendantes.

Beaucoup de pharmaciens des régions excentrées ont été découragés par les coûts à prendre en charge, de 10'000 francs par année, a reconnu Dominique Jordan, ajoutant espérer qu'ils seront nombreux à rejoindre le bateau dans deux ans.

ats/dk

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Un projet qui devrait permettre de faire baisser les coûts de la santé

Le projet NetCare vise aussi à faire baisser les coûts de la santé, en évitant par exemple des visites inutiles aux urgences ou des traitements à double, a indiqué Pius Gyger, responsable Politique de la santé pour Helsana.

Une étude scientifique doit toutefois encore déterminer si des économies peuvent être réalisées et si les clients sont satisfaits.

Les trois partenaires n'ont pas encore décidé à quelle université ou institut ils attribueront ce mandat, a précisé le président de l'organisation faîtière des pharmaciens, Dominique Jordan, assurant qu'il s'agira d'un organisme neutre.