Il faut dire que le conflit menace d'éclater au grand jour: entre mésentente, attaques à fleurets mouchetés et petites phrases, le malaise est lourd. Selon nos informations, Jean Studer et Gisèle Ory ne se parlent plus - ni en dehors ni même au sein de l'exécutif. Un exemple: les deux camarades de parti ne se concertent pas avant les séances du gouvernement. Une coutume pourtant toujours respectée par les précédents conseillers d'Etat socialistes.
Lors d'un comité de parti mardi soir, les cadres du PS neuchâtelois ont tenté d'éteindre le feu qui couve. En vain. La rencontre entre Jean Studer et Gisèle Ory n'a rien donné.
Parvenir à travailler ensemble
Baptiste Hurni, président du PS neuchâtelois, ne conteste pas cette désunion du bloc de gauche au sein du collège. "Nous avons déjà remarqué que Jean Studer et Gisèle Ory n'étaient sans doute pas les meilleurs amis du monde", dit-il, avant d'ajouter: "Pour nous, l'important n'est pas qu'ils partent en vacances ensemble, c'est qu'ils arrivent tout de même à travailler ensemble. Deux de nos ministres, même si leur entente n'est pas au beau fixe, doivent avant tout être assez intelligents pour parler entre eux et ne pas s'attaquer publiquement."
Dernièrement, cette vieille inimitié a pris une nouvelle dimension avec la présentation du plan sur l'avenir de l'Hôpital neuchâtelois. Sous le feu des critiques, Gisèle Ory évoque un complot ourdi par Jean Studer pour torpiller sa réforme hospitalière. La socialiste chaux-de-fonnière se méfie. Au sein de son département de la Santé, on suspecte d'ailleurs Jean Studer de vouloir surveiller la ministre via le système informatique.
Gauche clairement affaiblie
De son coté, le Grand argentier ne critique pas le plan hospitalier mais il ne le soutient pas non plus. Lors de la conférence de presse de présentation, il n'a tout simplement rien dit, laissant le soin à ses collègues de défendre la réforme. Furieux de ne pas voir le plan soumis à l'examen du service financier de l'Etat, Jean Studer n'a pas brisé la collégialité mais il s'en est fallu de peu; une fracture qui affaiblit clairement la gauche déjà minorisée au Conseil d'Etat.
Jérôme Galichet/oa