Les trois associations professionnelles d'éditeurs et de libraires du pays ont choisi symboliquement une librairie, jeudi à Berne, pour plaider en faveur de la loi sur la réglementation du livre. Ils y voient trois effets majeurs: elle favorise la diversité culturelle, soutient la littérature suisse et "réduit sensiblement" la majoration des prix des livres importés.
"Le marché suisse du livre se détériore, au risque de remettre en question le rôle essentiel qu'il joue en faveur de la diversité culturelle", constatent en choeur les associations des trois régions linguistiques. Le remède, c'est un prix unique.
Par la régulation, la concurrence se fait alors sur la qualité et l'offre du service, "plus seulement sur le prix". Dans le même temps, "elle favorise le maintien d'un réseau dense de librairies, petites et grandes, partout en Suisse".
Une longue gestation
Pour les défenseurs du prix unique, la base légale présente un deuxième objectif important: la pression à la baisse des prix. Alors que les prix de vente des livres importés sont actuellement fixés librement par les importateurs, "la loi permettra à M. Prix d'intervenir, d'exercer une pression à la baisse".
Cette argumentation est farouchement contestée par les milieux qui ont lancé le référendum. Ils prédisent au contraire un effet boomerang pour le marché indigène du livre.
Le prix du livre a déjà été fixé par le passé en Suisse alémanique. Mais la Commission de la concurrence est intervenue et le Tribunal fédéral lui a donné raison en 2007.
En 2004 déjà, feu le conseiller national Jean-Philippe Maitre (PDC/GE) avait déposé une initiative parlementaire en faveur d'un prix unique du livre, exigeant une sorte d'exception culturelle. La loi qui passe en votation le 11 mars prochain en est la concrétisation.
ats/jzim