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Widmer-Schlumpf ne s'épanche plus sur l'affaire BNS

La présidente de la Confédération a insisté sur d'autres sujets que celui de l'affaire Hildebrand. [Martial Trezzini]
La présidente de la Confédération a insisté sur d'autres sujets que celui de l'affaire Hildebrand. - [Martial Trezzini]
Invitée jeudi du Club de la presse à Genève, Eveline Widmer-Schlumpf a souhaité "apaiser le débat" en ne s'exprimant plus sur l'affaire Hildebrand. La présidente de la Confédération n'a pas paru ébranlée par les critiques de l'UDC. Elle a préféré insister sur la nécessité de réformer la place financière suisse.

Eveline Widmer-Schlumpf a affirmé d'emblée qu'elle ne s'exprimera pas davantage sur l'affaire Hildebrand afin "d'apaiser les débats". La cheffe du Département fédéral des finances (DFF) a indiqué avoir répondu aux questions mercredi à Berne.

Interrogée sur les attaques de l'UDC, Eveline Widmer-Schlumpf a néanmoins déclaré qu'elle pouvait vivre avec cela. "Ce ne sont pas des attaques contre moi personnellement, elles visent les institutions, le Conseil de la BNS", a estimé la présidente de la Confédération.

Elle a indiqué qu'il fallait "chercher à donner les réponses aux questions posées de manière pragmatique". "Le Conseil fédéral a réagi comme il a pu et on ne peut pas dire qu'il aurait dû réagir autrement", a-t-elle déclaré à la cinquantaine de journalistes des médias internationaux présents.

Eveline Widmer-Schlumpf a précisé que la nomination du nouveau président de la Banque nationale suisse (BNS) pourrait "aller très vite" ou "prendra plus de temps" selon les développements de l'enquête en cours au sein du Conseil de la BNS.

"Une place financière propre"

La cheffe du DFF a surtout défendu les accords sur l'impôt libératoire avec l'Allemagne et la Grande-Bretagne. Elle a affirmé vouloir "léguer à ses enfants et petits-enfants une place financière suisse performante, propre et fiscalisée" et réaffirmé son opposition à l'échange automatique d'informations. "Ce n'est pas un thème pour la Suisse", a-t-elle dit.

"La vraie question est de savoir ce qui est plus juste : attraper quelques dizaines de personnes dans le cadre des demandes d'entraide lourdes sur le plan bureaucratique ou faire payer l'impôt à un grand nombre de personnes de manière anonyme", a indiqué la cheffe du DFF.

"Nous sommes persuadés que nous trouverons une solution avec l'Allemagne et l'Angleterre", a déclaré Eveline Widmer-Schlumpf. Les discussions sur la mise en oeuvre technique de ces accords se poursuivent, a-t-elle précisé. C'est à l'Allemagne et à l'Angleterre de clarifier leur compatibilité avec le droit de l'Union européenne, pas à la Suisse, a-t-elle relevé.

Négociations difficiles avec Washington

Interrogée sur les tractations avec Washington, la cheffe du DFF a concédé que les Etats-Unis n'étaient pas "des partenaires très faciles", mais "constructifs et justes". Nous espérons pouvoir régler le problème de manière à respecter le droit suisse, a-t-elle déclaré. A propos de la possibilité d'un accord fiscal avec l'Italie, la cheffe du DFF a affirmé que l'Italie était "plus ouverte qu'il y a deux-trois ans".

La Suisse doit cependant reprendre les discussions avec le nouveau chef du gouvernement italien Mario Monti et Eveline Widmer-Schlumpf a précisé ne "pas pouvoir dire si l'on trouvera une solution en 2012 ou plus tard". "Un accord fiscal avec la Suisse n'est pas la priorité de l'Italie en ce moment", a-t-elle fait remarquer.

Sortie du nucléaire

Elle a aussi développé le volet énergétique et défendu la décision du Conseil fédéral d'abandonner le nucléaire. "Je suis persuadée que nous pouvons éliminer l'énergie nucléaire dans les 30 à 40 années qui viennent. On a des possibilités de développement des énergies renouvelables en Suisse et beaucoup de jeunes y travaillent", a-t-elle dit.

"Si on veut, on peut", a déclaré Eveline Widmer-Schlumpf à ce sujet, rejetant les critiques selon lesquelles la décision du Conseil fédéral a été "irrationnelle". "Nous n'avons pas d'autre choix que d'être prêts et c'est une formidable opportunité pour la Suisse de se positionner dans les technologies respectant l'environnement", a souligné la présidente de la Confédération.

ats/jzim

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