A la différence des deux autres, aucun soupçon ne pèse pour l'heure sur le conseiller national UDC, a déclaré le procureur Umberto Pajarola. Il s'agit notamment d'éclaircir les circonstances de la transmission de données, a précisé le Ministère public.
L'avocat Hermann Lei, qui avait transmis les données bancaires volées du président de la Banque nationale suisse (BNS) Philipp Hildebrand, a aussi vu son domicile perquisitionné.
Infraction au secret bancaire
Le Ministère public s'est appuyé pour ce faire sur ses propres investigations ainsi que sur la plainte pénale déposée par la banque Sarasin. Celle-ci est dirigée contre son ex-informaticien ainsi que d'autres personnes non nommées.
Hermann Lei et Claudio Schmid sont accusés d'infraction au secret bancaire pour avoir aidé à la diffusion de données confidentielles. Hermann Lei est aussi accusé de violation du secret professionnel.
Présomption d'innocence
Plusieurs perquisitions ont été menés dans le cadre de l'enquête pénale, ainsi que de premiers interrogatoires des personnes incriminées, a indiqué le Ministère public. Celui-ci insiste sur la présomption d'innocence qui prévaut dans cette affaire.
Hermann Lei a également été questionné. Selon ses propres assertions, le député UDC a fait office d'intermédiaire en transmettant des données bancaires volées à la banque Sarasin concernant des transactions de devises menées sur le compte de l'ex-président de la BNS.
Il a été le "facteur" entre le collaborateur de la banque qui a dérobé ces données et Christoph Blocher. Agé de 39 ans, Hermann Lei siège depuis 2007 au Grand Conseil thurgovien. Il possède son propre bureau d'avocat à Weinfelden depuis 2005.
Conseil de banque unanime
Le président du Conseil de banque de la BNS est revenu quant à lui sur le déroulement des faits le week-end dernier. Confirmant avoir remis le courriel litigieux à Eveline Widmer-Schlumpf vendredi soir avant une émission à la télévision publique alémanique, il précise avoir pris connaissance du document la veille, jeudi.
Dans une interview à la radio publique alémanique DRS, Hansueli Raggenbass déclare en outre que, le lendemain samedi, les discussions lors du Conseil de banque ont été intenses. Philipp Hildebrand a lui-même eu l'occasion de donner son point de vue. Au final, le Conseil de banque s'est montré unanime pour juger qu'une démission devenait inévitable pour une question de crédibilité.
Et Hansueli Raggenbass de préciser que Philipp Hildebrand n'a violé aucun règlement, n'a commis aucun délit d'initié et n'a abusé d'aucune information privilégiée. Il s'agit uniquement et seulement d'une question de crédibilité d'une banque centrale, a-t-il affirmé.
ats/rber