Invité de l'émission Infrarouge de la RTS, le conseiller d'Etat genevois Charles Beer, vice-président du gouvernement, s'est exprimé pour la première fois publiquement sur l'affaire Mark Muller. Le socialiste a estimé à titre personnel qu'il est "de la responsabilité de Mark Muller" de s'interroger sur une éventuelle démission.
Charles Beer a toutefois ajouté qu'il ne revenait pas au Conseil d'Etat de prendre une décision ferme, ni à lui de devenir un "juge moral" et que Mark Muller était le seul habilité à prendre une décision. "Beer lâche Muller", a commenté le journaliste Pascal Decaillet, toujours Infrarouge.
Mark Muller s'explique devant son parti
Auparavant, Mark Muller s'était expliqué en matinée devant le comité directeur de son parti, le PLR. La discussion d'une demi-heure a été franche et pas agréable, a commenté le libéral Pierre Weiss. Celui-ci a aussi estimé sur la RTS que la position de Charles Beer était personnelle et ne concernait pas tout le Conseil d'Etat.
Mark Muller a raconté devant les responsables libéraux-radicaux ce qui s'était passé, selon lui, la nuit du réveillon au Moulin à Danses (MàD), une boîte de nuit alternative.
Sa version a été la même que celle qu'il a donné aux médias, à savoir qu'il a réagi après qu'une de ses amies a été insultée et agressée par le barman. Le comité directeur du PLR a indiqué à Mark Muller qu'il regrettait ce qui s'était produit et qu'il attendait de ses élus "une attitude digne".
Aucune décision du PLR
La question de savoir si le conseiller d'Etat pourra se représenter lors des prochaines élections en 2013 se posera une fois connus les résultats de la procédure judiciaire, a noté Pierre Weiss.
"Nous n'avons pris aucune décision", a précisé le vice-président du PLR genevois Yvan Zweifel. Mark Muller a reconnu devant le comité directeur du parti qu'il avait eu un comportement "inadéquat".
L'affaire devrait être à nouveau évoquée jeudi, lors de l'assemblée des délégués libéraux-radicaux. Pierre Weiss a tenu à rappeler que Mark Muller, comme tout autre personne, doit bénéficier de la présomption d'innocence.
Il a aussi relativisé l'ampleur de l'incident dans lequel se trouve impliqué le conseiller d'Etat. "Des problèmes plus importants se sont passés dans d'autres cantons et dans d'autres partis", a-t-il relevé.
Versions contradictoires
Le barman du MàD accuse Mark Muller de l'avoir agressé alors qu'il prenait sa pose cigarette à l'extérieur de la boîte de nuit. Il a affirmé dans les médias qu'il s'était disputé plus tôt dans la soirée avec le conseiller d'Etat quand il l'avait vu sortir des WC réservés au personnel en compagnie de son amie, employée au MàD.
Mark Muller, de son côté, soutient que le barman l'a injurié et lui a demandé de quitter le dancing. Son amie et employée du MàD avec qui il passait la soirée est ensuite venu lui dire que le barman l'avait insultée et frappée. Le magistrat s'est alors dirigé vers l'homme et l'a empoigné, mais n'aurait pas donné de coups. Comme le barman, le conseiller d'Etat de 47 ans a porté plainte pour injures et voies de fait.
L'enquête a été confiée à l'Inspection générale des services, à savoir la police des polices. Le procureur général Daniel Zappelli, ou son successeur, décidera de la suite à donner à la procédure une fois l'enquête bouclée.
Le Conseil d'Etat genevois a réagi de son côté en retirant vendredi le dossier du relogement du MàD à Mark Muller pour le confier au président du gouvernement Pierre-François Unger.
boi avec ats