Après ses démêlés de la Saint-Sylvestre, le conseiller d'Etat genevois Mark Muller va devoir répondre devant la Cour des comptes du pilotage de son Département des constructions et des technologies de l'information (DCTI). C'est la direction des autorisations de construire qui retient l'attention de la Cour des comptes, a appris la RSR vendredi.
"La gabegie"
Cette enquête vise à faire le jour sur la méthode de délivrance des autorisations de construire. C'est un audit parmi d'autres, mais un audit dont on risque bien de reparler. Il a été initié depuis deux mois par la Cour des comptes. C'est le fonctionnement de de la direction des autorisations de construire, l'un des quatre services de l'Office de l'urbanisme, qui sera sous la loupe. Une information confirmée par le DCTI, ainsi que par un certain nombre de personnes interviewées par les auditeurs de la Cour des comptes. Si la loi interdit à cette dernière de commenter une enquête en cours, ou d'en donner des appréciations, les différents intervenants sont formels: "C'est la gabegie", dit-on.
Entrepreneurs excédés
Décrocher une autorisation en moins de douze mois est mission impossible. On se souvient de l'affaire emblématique dite du MOA Club, qui avait mis au jour les lenteurs du service. Un service débordé et qui suscite l'ire des entrepreneurs. A terme, c'est la construction et le logement qui prennent du retard. Il semblerait même que les failles du système soient cruelles particulièrement en ce qui concerne les surélévations d'immeubles, de plus en plus fréquentes en ville de Genève. Quand il y en a, la plupart des recours l'emportent sur les autorisations de vente et de construire. A terme, c'est le logement et la construction dans son ensemble qui seraient ainsi administrativement ralentis.
Reste maintenant à connaître les conclusions de l'enquête de la Cour des comptes qui mettront peut-être encore plusieurs mois à être rendues.
Pierre-Antoine Preti/am