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Sursis concordataire accordé en partie à Petroplus

Les banques créancières de Pétroplus ont gelé un milliard de francs de crédits. [Peter Klaunzer]
Les employés de Cressier attendent leur salaire de janvier et espèrent toujours un rachat de la raffinerie. - [Peter Klaunzer]
L'exploitant de raffinerie zougois Petroplus s'est vu accorder sa demande de sursis concordataire vendredi pour sa holding ainsi que la filiale helvétique Petroplus Marketing, tandis que les quelque 260 employés du site de Cressier n'ont toujours pas touché leurs salaires du mois de janvier.

Concernant la maison-mère, située à Zoug, et sa filiale Petroplus Marketing AG, la justice du canton a accepté vendredi le redressement judiciaire. La manoeuvre vise à se protéger des créanciers le temps de trouver des solutions. L'exploitant zougois de raffineries avait annoncé mercredi soir le dépôt de sa demande après l'échec des négociations avec ses créanciers.

Brigitte Umbach-Spahn et Karl Wüthrich, qui s'est occupé de la liquidation de Swissair, du cabinet bernois Wenger Plattner ont été nommés administrateurs de ce sursis concordataire, a indiqué Petroplus vendredi dans un communiqué succinct.

La démarche de sursis concordataire concernant deux autres filiales helvétiques, Petroplus Tankstorage AG et Petroplus Refining Cressier SA, qui contrôle la raffinerie de Cressier, est en revanche toujours en cours.

Salaires des employés de Crissier impayés

A Cressier, les salaires des employés pour le mois de janvier restent impayés. Selon la loi fédérale sur l'assurance-chômage (LACI), les employés ont droit à une indemnité pour insolvabilité, a indiqué à l'ats le responsable de la Caisse cantonale neuchâteloise d'assurance-chômage Pascal Guillet, revenant sur une information de la radio régionale RTN.

La loi prévoit le paiement des arriérés de salaires, mais seulement une fois que le juge a statué sur la demande de sursis concordataire, a-t-il précisé. La Caisse cantonale neuchâteloise d'assurance-chômage est en train de récolter les renseignements afin d'intervenir le plus rapidement possible en cas d'acceptation du sursis concordataire pour la filiale de Cressier.

Rachat improbable

L'avenir de la raffinerie neuchâteloise reste très incertain. Les autorités cantonales croient toujours en un possible rachat. Selon elles, cinq à dix repreneurs sont intéressés, mais aucun nom n'a été dévoilé. Les experts jugent improbable une telle issue.

Un démantèlement du site pourrait coûter selon une fourchette et en fonction de la future affectation du lieu entre 20 et 100 millions de francs, a avancé mardi le conseiller d'Etat neuchâtelois Thierry Grosjean. Un montant à charge de Petroplus sauf si le groupe est mis en faillite.

Petroplus, premier raffineur indépendant en Europe, est en proie à de graves difficultés financières depuis fin décembre. Outre Cressier, le groupe exploite les raffineries de Petit-Couronne, près de Rouen (F), d'Anvers, en Belgique, d'Ingolstadt, en Allemagne et de Coryton, en Angleterre.

Le secteur du raffinage européen est victime d'une surcapacité chronique qui pousse les exploitants à vendre ou fermer les installations.

ats/pym/olhor

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