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Rappel des affaires ayant impliqué Mark Muller

Mark Muller. [Martial Trezzini]
Mark Muller a été impliqué dans plusieurs scandales à Genève. - [Martial Trezzini]
Le conseiller d'Etat genevois Mark Muller, qui a annoncé sa démission avec effet immédiat, était dans la tourmente après son altercation avec un barman du MàD lors de la nuit du Nouvel An. Mais ce n'était pas la première fois que le libéral-radical était impliqué dans une affaire embarrassante. Petit rappel des dernières polémiques.

L'altercation avec un barman du MàD

L'affaire est révélée le 13 janvier 2012. Un serveur de la boîte de nuit genevoise MàD porte plainte contre Mark Muller, qu'il accuse de l'avoir agressé lors de la nuit du Nouvel An alors qu'il prenait sa pause cigarette à l'extérieur de la boîte. Le barman affirme qu'il s'était disputé plus tôt dans la soirée avec le conseiller d'Etat quand il l'avait vu sortir des WC réservés au personnel en compagnie d'une amie, employée au MàD.

Dans un premier temps, Mark Muller donne une version très différente. Il soutient que son amie lui a dit avoir été insultée et frappée par le serveur. Le magistrat se serait alors dirigé vers l'homme et l'aurait empoigné, mais n'aurait pas donné de coups. Le 25 janvier, le procureur Daniel Zappelli a annoncé le 25 janvier avoir ouvert une instruction contre Mark Muller (lire: Affaire Muller à Genève).

Début février 2012, la Tribune de Genève annonce que les plaintes ont été retirées des deux côtés après qu'un accord a été trouvé. Mark Muller reconnaît qu’il a "brusquement et unilatéralement fondu sur le barman du Moulin à Danses". Mais l'affaire ne s'arrête pas là. Des questions se posent sur le montant de l'indemnité versée au barman par le magistrat. Le gouvernement genevois veut même faire appel à un expert indépendant pour savoir si Mark Muller n'a pas versé une indemnité trop élevée.

Enfin le 27 février 2012, Mark Muller annonce sa démission avec effet immédiat.

L'affaire du loyer à 1800 francs

Quelques mois plus tôt, le libéral-radical avait déjà été mis sur la sellette. Le 30 juin 2011, la TSR révèle que Mark Muller, en charge du logement, paie un loyer de 1800 francs plus les charges pour un 7 pièces genevois (6 pièces plus la cuisine) en plein centre de Genève, soit un loyer bien au-dessous des prix du marché. Interrogé, le magistrat affirme que conformément à la loi sur les démolitions, transformations et rénovations (LDTR), le montant du loyer a été plafonné après travaux. (Lire: Immobilier à Genève).

Quelques jours plus tard, Mark Muller indique dans la presse qu'il portera plainte contre la ou les personnes qui ont dévoilé les documents à l'origine de l'affaire. Malgré les critiques, l'affaire finit par se tasser.

L'affaire des loyers de complaisance

Début 2011, les dysfonctionnements au service de la gestion immobilière de son département (Département des constructions et des technologies de l'information, DCTI) avaient par ailleurs défrayé la chronique.

Un rapport déposé fin 2010 révèle la gabegie régnant au sein de la gérance immobilière de l'Etat de Genève. Parmi les anomalies, des logements propriétés du canton sont loués à des prix défiant toute concurrence. Par exemple, une villa de sept pièces pour 950 francs par mois. Dans cette affaire, l'Etat de Genève aurait perdu des millions de francs en n'adaptant pas ses prix à ceux du marché.

Une démission de Mark Muller est alors évoquée. Mais le conseiller d'Etat reprend la main en prenant des mesures et en créant une "task force" (lire: Immobilier genevois).

Critique dans la gestion du projet Praille-Acacias-Vernets (PAV)

Mark Muller est enfin très critiqué par certains milieux pour sa gestion du méga-projet Praille-Acacias-Vernets, qui devrait permettre la création de 10'000 à 12'000 logements dans cette zone (lire: Aménagement à Genève). Preuve du malaise ambiant, la direction du PAV a enregistré trois départs depuis son lancement en 2008.

En 2009, l'Asloca avait lancé un référendum contre le projet. Un accord avait alors été conclu, permettant d'éviter un vote. Mais l'association des locataires estime aujourd'hui que les services de Mark Muller ne respectent pas les termes de cet accord: le groupe de concertation institué par l'accord serait tenu à l'écart. (Le projet Praille-Acacias-Vernets présenté en vidéo sur le site de l'Etat de Genève).

Reste à savoir aujourd'hui si le conseiller d'Etat pourra, comme dans les précédentes affaires, sauver sa tête.

Cécile Rais

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