Les douanes romandes déplorent un sous-effectif

Le fait de ne plus devoir recourir à des renforts pour combler le fossé qui séparait jusqu'à présent l'effectif réel des gardes-frontière genevois de l'effectif autorisé par Berne va faciliter le travail des troupes, n'a pas caché mercredi devant la presse le commandant des gardes-frontière VI, Claude Meylan.

"Nous voyons enfin le bout du tunnel", a souligné Claude Meylan. Il sera beaucoup plus facile pour la conduite et l'engagement des troupes d'avoir des hommes attribués uniquement à Genève, a encore relevé le commandant des gardes-frontière VI.

Pénurie de douaniers

Du côté des douanes romandes, le problème est différent. "Nous avons perdu une centaine de personnes en dix ans", a relevé Jérôme Coquoz, directeur des douanes du IIIe arrondissement. D'énormes gains de productivité ont certes été réalisés, mais à l'avenir, l'accomplissement de certaines tâches pourrait être compromis.

Les statistiques présentées mercredi aux médias le prouvent: le travail ne manque pas à Genève et dans le reste de la Suisse romande pour les douaniers et les gardes-frontière. Les infractions douanières enregistrées en 2011 sont ainsi en forte hausse par rapport à celles recensées en 2010.

Selon Jérôme Coquoz, cette progression peut s'expliquer par la vigueur du franc suisse face à l'euro et au dollar, qui a stimulé le tourisme d'achat. Toutes sortes de marchandises sont concernées, des vêtements aux articles électroniques, en passant par les cigarettes, un produit qui fait souvent l'objet de petits trafics.

Filière sénégalaise démantelée

La contrebande de cigarettes peut aussi s'organiser à plus grande échelle. Une filière a été démantelée en juillet 2011 à l'aéroport de Genève. Des gens venus du Sénégal transportaient des valises bourrées de cartouches de cigarettes. Celles-ci devaient ensuite être revendues "à la sauvette" en France et en Suisse.

Au total, "nous avons saisi 2600 cartouches à l'aéroport, représentant 100'000 francs de redevances", a précisé Claude Meylan. On peut aisément comprendre l'intérêt d'un tel trafic lorsque l'on sait qu'au Sénégal le prix de la cartouche de cigarettes s'élève à 7,50 francs, contre 76 francs en Suisse.

Le nombre de saisies de contrefaçons en Suisse romande a connu pour sa part une nouvelle hausse en 2011. Parmi les cas les plus spectaculaires, la saisie à l'aéroport de Genève d'un lot de quelque 700 faux téléphones portables et de leurs batteries. Les appareils, fabriqués en Chine, étaient destinés au marché suisse.

ats/pima