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Le Gripen a échoué aux tests des Forces aériennes

Une commission du National veut faire la lumière sur les avions de combat Gripen. [Dominic Ebenbichler-Reuters]
L'avion suédois Gripen n'est pas capable d'assurer sa mission de base, à savoir la surveillance du ciel, selon les tests des Forces aériennes. - [Dominic Ebenbichler-Reuters]
Les avions de combat Gripen, du groupe suédois Saab, que la Suisse a décidé d'acquérir à 22 exemplaires, ont échoué aux tests des Forces aériennes de ce pays, selon un rapport d'évaluation confidentiel daté de 2009.

Le Gripen ne remplit pas les conditions minimales pour la police du ciel, sa principale mission en Suisse. Ces conclusions du rapport d'évaluation publiées notamment dans Le Matin Dimanche, pourraient sonner le glas de l'avion de combat suédois. Des questions se posent aussi sur le rôle du ministre de la défense UDC Ueli Maurer.

Selon le rapport d'évaluation des Forces aériennes helvétiques, écrit en anglais et désormais disponible sur internet, "l'efficacité globale du Gripen MS21 reste insuffisante pour remporter la supériorité aérienne lors des menaces futures, au-delà de 2015". Plus loin, un autre extrait mentionne que le Gripen "est l'unique candidat qui n'atteint pas les capacités minimales pour tous les types de missions examinées".

Le parti d'Yvan Perrin reste le premier de Suisse, malgré le recul. [Marcel Bieri / keystone]
Le parti d'Yvan Perrin reste le premier de Suisse, malgré le recul. [Marcel Bieri / keystone]

Perrin tombe des nues

"Soit Ueli Maurer était au courant de ces rapports, et ça ne va pas. Soit il ne l'était pas, et ça ne va pas non plus", affirme le conseiller national Yvan Perrin dans une interview publiée dans Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung. L'UDC neuchâtelois est membre de la sous-commission chargée d'enquêter sur l'évaluation des trois avions prévus pour remplacer les Tiger. Selon Yvan Perrin, "une chose semble de plus en plus claire: on peut faire une croix sur le Gripen".

Pressé par le Parlement d'acheter sans tarder des avions de combat pour remplacer les Tiger, le Conseil fédéral a proposé le Gripen, avec l'argument du meilleur prix, dès lors que l'avion suédois répond aux exigences militaires fixées par la Suisse. Or "il ne remplit même pas les conditions pour la police du ciel. On perd notre seul argument valable pour le défendre en votation populaire", affirme Yvan Perrin à la lecture des rapports.

Le Neuchâtelois attend désormais des explications d'Ueli Maurer. Il s'agit notamment de savoir si les critères des exigences militaires ont été baissés depuis le début du processus d'évaluation des avions de combat. Le Département de la défense, par la voix de son porte-parole Jean-Blaise Defago, oppose un "no comment" catégorique à ces nouvelles révélations.

Le Rafale de Dassault. [Remy de la Mauviniere/Keystone]
Le Rafale de Dassault. [Remy de la Mauviniere/Keystone]

Guerre des prix

La publication des extraits du rapport d'évaluation confidentiel intervient alors que les constructeurs Saab et Dassault, et maintenant EADS se sont lancés dans une guerre des prix pour tenter d'emporter le contrat suisse. Le constructeur EADS (Eurofighter) se dit en effet convaincu dans le journal Der Sonntag que le groupe possède la meilleure offre en termes qualité-prix. Il propose désormais ses avions pour 2,2 milliards de francs.

Fin janvier, Dassault faisait de la sous-enchère en proposant à des parlementaires fédéraux, contactés par écrit, une offre concernant 18 Rafale au prix de 2,7 milliards de francs. Le président de la commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats Hans Hess (PLR/OW) avait confirmé la réception de la lettre de Dassault, sans en préciser le contenu. Il annonçait que les missives du constructeur français allaient être discutées lors de la prochaine séance du 13 février, soit ce lundi.

ats/pima

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