Le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) va maintenant clarifier "quel poids donner à ces rapports dans le processus d'évaluation", a déclaré lundi Silvia Steidle, porte-parole du DDPS, à la radio publique alémanique DRS.
Quant à savoir si ces documents des Forces aériennes helvétiques qui ont été dévoilés au public sont importants pour l'évaluation globale, il ne s'agit pour l'instant que de "suppositions", a précisé Silvia Steidle.
Rapport accablant pour le Gripen
Selon le rapport d'évaluation des Forces aériennes helvétiques, écrit en anglais et désormais disponible sur internet, "l'efficacité globale du Gripen MS21 reste insuffisante pour remporter la supériorité aérienne lors des menaces futures, au-delà de 2015". Plus loin, un autre extrait mentionne que le Gripen "est l'unique candidat qui n'atteint pas les capacités minimales pour tous les types de missions examinées".
Dans les tests menés en 2008, l'avion suédois n'a atteint que 4,2 points sur 9 dans les missions de police du ciel, alors qu'un minimum de 6 était souhaité, poursuit le rapport approuvé par le commandant des Forces aériennes Markus Gygax. Le Rafale a obtenu 6,7 et l'Eurofighter 6,2.
Ueli Maurer s'est basé sur un autre rapport
Lorsque le conseiller fédéral Ueli Maurer a recommandé en novembre 2011 au gouvernement l'achat du Gripen, il s'est basé sur un rapport d'évaluation d'armasuisse, le centre de compétence pour les fournitures de l'armée, a expliqué Silvia Steidle.
Ce document arrivait à la conclusion que l'appareil suédois était suffisant. Les résultats du processus d'évaluation remplissent toutefois plusieurs classeurs fédéraux, dans lesquels "divers éléments sont examinés". "Le conseiller fédéral Maurer ne connaissait pas les différents rapports dans le détail", a dit Silvia Steidle.
Les explications de Maurer attendues
La commission de politique de sécurité du Conseil des Etats souhaite qu'Ueli Maurer s'explique rapidement sur le choix des Gripen, "étant donné l'ampleur des critiques". En attendant, elle ne souhaite entreprendre aucune démarche et laisse toutes les options ouvertes, a-t-elle fait savoir lundi à l'issue de sa séance.
La sous-commission de la commission de la politique de sécurité du Conseil national débattra elle le 21 février de la décision du Conseil fédéral concernant le Gripen, a indiqué son président Thomas Hurter (UDC/SH). Comme la commission de la politique de sécurité voulait examiner de manière plus approfondie la décision concernant le nouvel avion de combat, elle a prolongé le 24 janvier le mandat de sa sous-commission.
Le Conseil fédéral a maintenant donné l'assurance que la sous-commission aura accès aux documents qui ont étayé sa décision, a dit Thomas Hurter. Et de préciser que le gouvernement a pris sa décision sur la base des documents qu'il a demandés à cet effet. La sous-commission veut maintenant savoir sur quelles bases exactement le Conseil fédéral a tranché en faveur du Gripen.
ats/pbug