L'achat de l'avion de combat suédois Gripen pourrait être sérieusement compromis s'il doit être associé à des mesures d'économie. Le président du PDC Christophe Darbellay a déclaré dimanche à l'hebdomadaire "Der Sonntag" que son parti voterait contre cette acquisition s'il fallait, pour acheter un avion de combat, économiser au détriment de l'agriculture, de la formation, des infrastructures et surtout des transports.
L'avion de combat n'a quasiment aucune chance de recevoir l'aval du Parlement, selon le journal, puisque le PBD lui-même a évoqué la possibilité d'un refus s'il faut instaurer des mesures d'économies, tout comme le PS et les Verts. C'est pourquoi Ueli Maurer, le chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) tente de se passer du programme d'économies de 750 millions de francs auquel l'achat du Gripen pourrait être subordonné.
Il pourrait l'éviter si l'enveloppe que lui a accordé le Parlement pouvait être abaissée de 5 à 4,5 ou 4,6 milliards de francs, écrit "Der Sonntag". Interrogé à ce propos par le journal, Ueli Maurer a déclaré "ce sont des spéculations".
La Confédération devrait donc concrétiser un programme d'économie de 800 millions de francs. Fritz Zurbrügg, chef de l'Administration fédérale des finances a expliqué à l'hebdomadaire dominical que 50 millions seraient générés par des recettes supplémentaires. Mais 750 millions doivent être économisés selon une clef de répartition entre les différents départements. Son département doit économiser 49 millions.
Des économies connues d'ici avril
"D'ici à avril tous les départements doivent savoir combien et où ils doivent économiser exactement". A l'évidence, le programme d'économies comprendra aussi des suppressions d'emplois. "Nous ne devons pas nous faire des illusions, a poursuivi Fritz Zurbrügg. Un tel programme d'économie aura des conséquences sur le personnel de la Confédération. Mais nous tenterons de nous contenter des fluctuations naturelles" parmi l'effectif d'environ 36'800 collaborateurs que compte l'administration publique.
Le programme d'économie sera soumis à un référendum. S'il triomphe en votation populaire, il n'y aura pas de nouvel avion de combat. "Sans programme d'économie, le message concernant les avions ne peut pas être adopté. Les deux propositions sont liées", a ajouté Fritz Zurbrügg, qui met en garde contre les dépenses supplémentaires mais aussi contre les diminutions des recettes.
"Nous ne faisons aucune différence entre l'achat d'un avion de combat et les déductions fiscales pour les propriétaires de logement. Les deux aggravent la situation budgétaire, les deux doivent être compensés. Toute déduction fiscale est une dépense".
ap/lan