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La démission d'un conseiller d'Etat, un phénomène rare

Frédéric Hainard aurait déjà dérapé alors qu'il était procureur fédéral suppléant, juste avant son élection. [KEYSTONE - SANDRO CAMPARDO]
Frédéric Hainard, accusé d'abus de pouvoir, avait dû démissionner du Conseil d'Etat neuchâtelois en 2010. - [KEYSTONE - SANDRO CAMPARDO]
Le départ soudain d'un membre de gouvernement cantonal, comme celui du Genevois Mark Muller, est rare en Suisse. Petit aperçu des principales démissions récentes.

Outre le ministre genevois Mark Muller, qui a annoncé sa démission lundi, deux autres conseillers d'Etat PLR, Frédéric Hainard (NE) et Dorothée Fierz (ZH), ont été contraints de jeter l'éponge, faisant les gros titres de la presse.

Le conseiller d'Etat neuchâtelois Frédéric Hainard s'était résolu a donner sa démission le 23 août 2010 pour fin octobre, après une année et demi à son poste. Une solution devenue inéluctable, face aux pressions de plus en plus intenables pour ce politicien alors âgé de 34 ans à qui il était reproché népotisme et abus de pouvoir.

Conflit au gouvernement zurichois

En septembre 2009, le président du gouvernement obwaldien Hans Matter, 65 ans, avait fait l'annonce surprise de sa démission. Membre du Parti chrétien-social, il avait choisi de se retirer suite aux surcoûts d'un projet de protection contre les inondations qui lui avaient valu de nombreuses critiques.

La conseillère d'Etat zurichoise Dorothée Fierz (PRL) avait de son côté démissionné avec effet immédiat en mai 2006. La ministre des travaux publics était sous pression après que des documents confidentiels eurent été transmis aux médias.

Elle mettait ainsi fin à un conflit très médiatisé avec sa collègue Rita Fuhrer (UDC), ministre de l'Economie. Les deux femmes ne s'entendaient plus depuis la redistribution des tâches entre les deux départements décidée par le Conseil d'Etat.

Scandales ou grosse fatigue

D'autres conseillers d'Etat ont abandonné leur fonction suite à des scandales, notamment sous la pression de leur parti ou de leurs collègues. Ce fut le cas du radical thurgovien Herrmann Lei en 2002, du socialiste valaisan Peter Bodenmann en 1999 et deux ans plus tôt de Philippe Joye (PDC/GE) et Maurice Jacot (PLR/NE).

En 1996, l'UDC Pierre-François Veillon avait quant à lui quitté le Conseil d'Etat vaudois à la demande de ses collègues du gouvernement. Il lui était reproché de ne pas avoir communiqué des informations sur une comptabilisation erronée des impôts à la source du district de Lausanne.

Toujours dans le canton de Vaud, l'écologiste Philippe Biéler avait démissionné en 2003. Après dix ans passés au gouvernement cantonal, il avait invoqué la fatigue qui ne lui permettait plus "d'assumer pleinement et correctement" sa fonction de conseiller d'Etat.

ats/dk

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