Le camp des partisans à l'initiative "Pour en finir avec les constructions envahissantes de résidences secondaires" perd du terrain, selon le deuxième sondage de l'institut gfs.bern pour le compte de la SSR. Encore à 61% de oui à la fin janvier, le texte soumis au vote le 11 mars ne récolterait désormais plus que 52% d'avis favorables. L'initiative de la Fondation Franz Weber est rejetée par 37% des votants, contre 27% il y a un mois. gfs.bern estime qu'un non à l'initiative est désormais devenu une possibilité, d'autant plus que les opposants aux initiatives gagnent traditionnellement du terrain en fin de campagne.
Concernant les sympathisants des différents partis, les positions ont nettement changé sur la question. Encore favorables au texte à la fin janvier, les votants affiliés à l'UDC et au PDC sont désormais majoritairement opposés à l'initiative, rejoignant en cela les électeurs du PLR. Pour l'UDC, la proportion chute de 55% de oui à 39%, ce qui reflète la position la direction du parti. Idem pour le PDC, où 42% des sondés appuient le texte, contre 64% auparavant. Les socialistes (68% de oui) et surtout les écologistes (88%) restent eux nettement favorables à l'initiative.
Le texte de Franz Weber divise les Romands (44% de oui, contre 41% de non), même si ici aussi le camp des partisans perd nettement du terrain (15 points en moins en un mois). Alémaniques et Tessinois adhèrent plus nettement à l'initiative, tout comme les habitants des villes. Dans les communes touristiques, les citoyens sont massivement contre le texte, à 58% de "non" (38% de "oui"). Les habitants des communes non directement concernées par le tourisme sont, eux, favorables au texte à 53% (contre 33% de "non").
Prix unique du livre: le PDC en arbitre?
La tendance concernant le prix unique du livre a changé entre les deux sondages. Si cet objet était soumis au vote actuellement, il serait refusé par 47% des Suisses et accepté par seulement 40%, alors que 13% des votants ne sauraient pas quoi choisir. Le score était inverse à la fin janvier (48% de oui contre 39% de non).
Il apparaît dans le sondage que les sympathisants des partis du centre pourraient jouer les arbitres sur cet objet. Si les électeurs de l'UDC et du PLR ne souhaitent clairement pas un prix unique du livre, les socialistes et les Verts le plébiscitent nettement. Les électeurs du PDC sont eux encore très incertains et, s'ils penchent du côté du oui, le non gagne du terrain. Selon gfs.bern, les indécis semblent toutefois rejeter l'objet en définitive, ce qui pourrait faire pencher la balance.
Claire opposition aux six semaines de vacances
Il n'y aura très vraisemblablement pas un minimum de six semaines de vacances en Suisse. L'adhésion à l'initiative de Travail.Suisse faiblit encore, passant de 39% fin janvier à 33% actuellement. Et 63% des sondés rejettent le texte, contre 55% auparavant. Un renversement de tendance semble donc improbable, d'autant plus que la quasi-totalité des Helvètes ont déjà fait leur choix.
Le texte donne lieu à une polarisation gauche-droite classique. Il est balayé par la droite, à 71% par le PDC, 78% par l'UDC et 82% par le PLR, des chiffres qui ont encore augmenté depuis un mois. La gauche appuie le texte à 60% pour le PS et 66% pour les Verts.
L'adhésion à l'initiative pour l'épargne-logement faiblit
Le résultat de l'initiative populaire visant à soustraire à l'impôt l'argent mis de côté pour acquérir une maison ou un appartement demeure très ouvert, selon gfs.bern Un Suisse sur six ne sait pas encore ce qu'il votera le 11 mars, alors que le oui l'emporterait pour l'heure, avec 49% des suffrages contre 35% de non. L'écart s'est cependant nettement resserré (55% contre 22% il y a un mois).
Si les partis de droite restent majoritairement favorables à l'initiative, le refus prend l'avantage du côté des sympathisants socialistes (46% de non, contre 22% fin janvier). Les Romands suivent une tendance similaire, puisque que le oui a reculé de 66% à 47%.
Nette majorité pour la manne publique des jeux d'argent
Le vote qui devrait être le plus clair le 11 mars sera certainement celui qui concerne le contre-projet du Conseil fédéral sur le bénéfice des jeux d'argent. Comme l'ensemble de la classe politique, les sondés se prononcent clairement en faveur du texte, avec une proportion qui est passée de 55% à 65% en un mois. Le camp du non ne récolte plus que 16% des suffrages (21% en janvier).
L'adhésion atteint au maximum 74% chez les sympathisants PS et au minimum 60% pour les UDC. L'institut gfs.bern prévoit un net oui lors du scrutin fédéral.
Frédéric Boillat