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Christoph Blocher veut faire valoir son immunité parlementaire

Le Ministère public zurichois a ordonné des perquisitions au domicile et au bureau de Christoph Blocher
Le Ministère public zurichois a ordonné des perquisitions au domicile et au bureau de Christoph Blocher / 19h30 / 1 min. / le 20 mars 2012
Visé par une enquête pénale pour violation du secret bancaire, Christoph Blocher veut faire marcher son immunité parlementaire.

Suite à la perquisition chez Christoph Blocher effectuée mardi par le Ministère public zurichois - tant à son domicile d'Herrliberg qu'à son bureau de Männedorf - l'ex-conseiller fédéral veut faire marcher son immunité parlementaire.

La démarche de l'UDC zurichois dans l'affaire Hildebrand est en lien avec son mandat de conseiller national, a affirmé mercredi son avocat Walter Hagger, confirmant des informations des sites "NZZ Online" et "Blick Online". Il n'a pas voulu en dire plus.

Pour des actes en lien direct avec leurs fonctions, les membres des Chambres fédérales bénéficient d'une immunité relative. La Commission de l'immunité peut la lever sur demande, si elle l'estime justifié.

Le Ministère public zurichois a ouvert une enquête sans demander la levée de l'immunité. Cela laisse penser qu'il estime que les faits reprochés à l'ancien conseiller  fédéral ne sont pas en lien avec son mandat sous la Coupole.

Un processus qui pourrait durer des mois

Concrètement, pour faire valoir son immunité, Christoph Blocher devra demander au Ministère public zurichois de s'adresser à la Commission de l'immunité du Conseil national afin que celle-ci statue sur son cas, a expliqué Mark Stucki, chef de l'information des services parlementaires fédéraux.

Le Ministère public sera alors tenu de faire cette démarche. Il s'agira pour la commission en question de décider si l'affaire est concernée par l'immunité et si oui, si celle-ci doit être levée. Le processus pourrait durer plusieurs mois, selon M. Stucki. Pendant ce temps, l'enquête zurichoise serait suspendue.

Données confidentielles

Pour rappel, le Ministère public avait déjà ouvert le 13 janvier une enquête pénale à l'encontre de l'avocat et député UDC au Grand Conseil thurgovien Herman Lei, son collègue zurichois Claudio Schmid ainsi qu'un informaticien de la banque Sarasin. Ils sont soupçonnés d'avoir relayé des données bancaires confidentielles.

Cette enquête est désormais étendue à la personne de Christoph Blocher, indique le Ministère public mardi. Le stratège démocrate du centre avait déjà été entendu par le procureur en janvier.

Qu'un "facteur"

Joint par la RTS, le porte-parole de Christoph Blocher a signifié que l'ancien conseiller fédéral ne prenait pas position pour l'instant. L'ancien conseiller fédéral a toujours dit n'avoir été qu'un facteur - "Briefträger" - dans cette affaire. Mais certaines déclarations de l'informaticien dans la presse alémanique, qui a parlé de pression, mais aussi d'un emploi offert, avaient semé le doute.

Théroie du complot

"On ne perquisitionne pas un domicile pour ce que l'on me reproche", a affirmé Christoph Blocher sur Teleblocher. Ce dernier suppose l'existence d'un complot contre lui. "La politique joue un rôle important dans cette histoire", lance-t-il. Et d'accuser des politiciens d'avoir fait pression sur les procureurs zurichois pour qu'ils entreprennent enfin quelque chose contre moi", a affirmé le conseiller national.

ats/hend

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Les origines de l'affaire Hildebrand

Ce qui est désormais connu sous le nom d'"affaire Hildebrand" a éclaté à la suite de transactions sur devises controversées de l'ancien président de la BNS Philipp Hildebrand et de son épouse, révélées par Christoph Blocher sur la base de documents soustraits par un employé informatique de la Banque Sarasin.

Pas une première

Ce n'est pas la première fois que l'immunité parlementaire de Christoph Blocher est en jeu.

En 1994, en 2001, 2004 et 2006, l'ex-ministre de la Justice a échappé à une levée de son immunité parlementaire.

La première fois, il est épinglé pour une histoire de vote litigieux sous la Coupole.

En 2001, ce sont ses propos sur l'affaire des fonds en déshérence qui lui valent plusieurs dénonciations pour discrimination raciale.

Trois ans plus tard, il est accusé de diffamation pour des propos tenus à l'encontre d'un élu radical dans le Tages-Anzeiger.

En 2006 enfin, il traite deux Albanais de "criminels". Une plainte pour calomnie est déposée. Christoph Blocher est sévèrement critiqué par la Commission de gestion, l'instance de surveillance du Parlement mais la question de son immunité n'est pas abordée.

A chaque fois, son immunité est préservée.