Le nouveau ministre des Affaires sociales a fait ouvertement le point mardi à l'orée de ses 100 jours au Conseil fédéral. AVS, 2e pilier, assurance maladie, il a évoqué les grands dossiers l'attendant. Fidèle à lui-même, le Fribourgeois n'a pas surpris son monde en lançant un pavé dans la mare. "Je ne privilégie pas le coup d'éclat au détriment du fond; mon but est l'efficacité", a-t-il rétorqué aux questions concernant son style discret.
Sa méthode se résume en trois mots: recherche de l'équilibre, transparence et anticipation, a-t-il assuré. Pour lui, la sécurité la plus importante est la sécurité sociale. Pas question donc de précipiter la révision du 2e pilier, malgré les appels des assureurs à corriger à la baisse le taux de conversion du capital en rente LPP.
Le conseiller fédéral veut lier les travaux de réforme de l'AVS et du 2e pilier, anticipant les premiers et ralentissant les seconds. Refusant de parler uniquement du taux de conversion et de l'âge de la retraite, il a rappelé qu'il a toujours défendu une flexibilisation. Le débat ne doit pas s'arrêter aux problèmes d'ordre technique (évolution démographique, marchés financiers, taux d'intérêt).
Les questions essentielles sont "politiques": il s'agit de mener une réflexion globale, de définir combien on est prêt à investir pour quelles prestations. Des premières réponses seront données à l'automne.
Caisse d'assurance unique
Les mutations sociales doivent être intégrées aux réflexions. Face au risque de paupérisation des familles qui augmente, les discussions ne doivent pas se focaliser sur la sécurité au moment de la vieillesse, a relevé le socialiste.
Le temps de la réflexion doit être pris aussi dans l'assurance invalidité. Avant de précipiter la révision en cours de l'AI, qui s'en prend aux bénéficiaires de rentes, il faut mesurer les effets des précédentes réformes, a insisté Alain Berset. Il faut trouver un équilibre socialement acceptable et ne pas viser au-delà de l'objectif d'économies prévues.
Côté assurance maladie, le socialiste va profiter du débat sur l'initiative populaire de son parti pour une caisse unique pour "réfléchir de manière approfondie au système". L'assurance maladie avec ses plus de 80 caisses fonctionne-t-elle, s'est-il interrogé, en rappelant le cas de EGK, qui doit augmenter ses primes massivement au 1er mai pour avoir effectué de mauvais calcul. Alain Berset "ne croit pas qu'on puisse parler de médecine à deux vitesses dans l'assurance de base".
ats/olhor