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"L'âge de l'AVS n'est qu'une référence mathématique!"

Yves Rossier, directeur de l'Office fédéral des assurances sociales. [keystone - Peter Schneider]
"L'âge de l'AVS n'est qu'une référence mathématique!" (Yves Rossier, directeur de l'OFAS) / Le Journal du matin / 6 min. / le 18 avril 2012
"Parler de la retraite à 65 ans, c'est déjà être en décalage avec ce que vivent les Suisses et les Suissesses aujourd'hui", assure le directeur de l'Office fédéral des assurances sociales Yves Rossier.

Avant de quitter le Département fédéral de l'intérieur (DFI) pour celui des affaires étrangères (DFAE) Yves Rossier était l'invité ce mercredi du "Journal du matin" (La 1ère). "Parler de la retraite à 65 ans, c'est déjà être en décalage avec ce que vivent les Suisses et les Suissesses aujourd'hui", remarque-t-il d'emblée.

"Cet âge de l'AVS, qui est symbolique, sur lequel tout le monde discute, de fait aujourd'hui pour deux-tiers des Suisses, ce n'est déjà plus l'âge de la retraite". Il n'est plus finalement qu'une référence mathématique, souligne le directeur de l'OFAS. Et de préciser: "L'âge de la retraite, c'est l'âge auquel on arrête de travailler. Aujourd'hui, on travaille beaucoup plus longtemps qu'il y a dix, vingt ou trente ans. C'est une tendance naturelle et très saine, puisque l'AVS vit du travail des gens. Plus les gens travaillent, plus notre AVS se porte bien.

Contribuer pour en profiter

Face à la question du financement, Yves Rossier insiste sur le fait que c'est en travaillant que l'on alimente en argent notre système social, qui est le coeur de la solidarité nationale. "L'Etat social a besoin de sources très importantes, il faut beaucoup d'argent et de l'argent qui coule régulièrement (…) Il faut que l'on participe tous à l'assainissement des assurances sociales, parce que c'est la clé de la solidarité. Tout le monde contribue et tout le monde en profite".

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De l'OFAS au DFAE

Yves Rossier a incarné durant huit ans les assurances sociales en Suisse. Il quittera son poste de chef de l'Office fédéral des assurances sociales (OFAS) le 1er mai prochain, pour entrer dans sa nouvelle peau de secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères.

Né en 1960, Yves Rossier a commencé sa carrière fédérale au Bureau de l'intégration en 1990. Il a passé le concours de diplomate et travaillé comme conseiller scientifique pour les conseillers fédéraux Jean-Pascal Delamuraz et Pascal Couchepin. Il a aussi participé à la mise en place de la Commission fédérale des maisons de jeu, avant d'aller à l'OFAS.

Jürg Brechbühl prendra la succession d'Yves Rossier

Jürg Brechbühl reprendra les rênes de l'Office fédéral des assurances sociales (OFAS) le 1er juillet. Le Conseil fédéral l'a nommé mercredi à la succession d'Yves Rossier, qui prendra ses fonctions le 1er mai au Département fédéral des affaires étrangères.

Jürg Brechbühl aura de nombreux défis à relever. Le premier sera d'accompagner le durcissement de l'assurance invalidité (AI) en vue de nouvelles économies: le Conseil des Etats a déjà accepté en décembre la suppression des échelons de rente au profit de rentes linéaires, mais la gauche va se battre au National et les organisations de défense des handicapés brandissent déjà la menace d'un référendum.

Deuxième chantier majeur: la réforme du deuxième pilier, objet d'un rapport en consultation jusqu'à la fin du mois, mais déjà contesté. Le texte préconise un taux minimal progressivement ramené à 6,4% d'ici 2015, bien que le peuple s'y soit opposé à une large majorité en mars 2010. Le Conseil fédéral élaborera ensuite des propositions de réforme concrètes qu'il soumettra au Parlement.