L'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) a lancé jeudi à Berne sa campagne en vue des votations fédérales du 17 juin prochain. Selon son président, le conseiller national Pirmin Schwander (UDC/ SZ), approuver l'initiative "Pour le renforcement des droits populaires dans la politique extérieure (accords internationaux: la parole au peuple!)" renforcerait non seulement la démocratie mais aussi les emplois, la prospérité et l'indépendance du pays.
"Avec l'influence croissante du droit international, la Suisse perd en tant qu'État non seulement du pouvoir et de la souveraineté, mais les citoyens suisses perdent peu à peu aussi leur rôle de souverain", a déclaré le député UDC au Grand Conseil zurichois et professeur de droit à l'Université de Zurich Hans-Ueli Vogt. Le conseiller national et vice-président de l'ASIN Luzi Stamm (UDC/AG) a quant à lui dénoncé la propagande des adversaires de l'initiative. Un oui au texte constituerait un obstacle supplémentaire à une adhésion à l'UE, a ajouté Luzi Stamm.
L'ASIN investit près d'un million dans cette campagne. Le Conseil fédéral et le Parlement prônent le rejet de l'initiative, jugée trop floue et parce qu'elle imposerait de consulter le peuple sur de nombreux sujets non contestés. Un comité d'opposition réunit tous les partis à l'exception de l'UDC.
ats/dk
L'initiative de l'ASIN en bref
Actuellement, le référendum obligatoire n'est prévu que pour l'adhésion à des organisations de sécurité collective ou à des communautés supranationales.
L'initiative de l'ASIN veut étendre cette pratique à tous les traités portant sur des "domaines importants", entraînant une nouvelle dépense unique de plus d'un milliard de francs ou de nouvelles dépenses récurrentes de plus de 100 millions de francs.
Des accords comme les conventions de double imposition, l'élargissement de la libre circulation des personnes, le libre-échange agricole ou une union douanière seraient obligatoirement soumis au double verdict du peuple et des cantons.