Une assemblée du personnel de Merck Serono a eu lieu vendredi soir à Genève en présence de près de 400 employés. L'assemblée a élu un comité d'entreprise sous un tonnerre d'applaudissements. Ce comité, composé pour l'heure de sept femmes et six hommes, va structurer le travail et négocier aux côtés d'Unia avec la direction de l'entreprise.
Comité d'action
Juste avant cette élection à l'unanimité, l'assemblée avait donné mandat au syndicat pour représenter le personnel. Cette décision contraindra légalement la direction d'entamer des discussions, a précisé Alessandro Pelizzari, secrétaire général d'Unia Genève. Il a rappelé que jusqu'à présent la direction a toujours refusé de laisser entrer les syndicats dans l'entreprise, dont les 1250 employés sont d'ailleurs très peu syndiqués.
Dans un premier temps, Unia va informer la direction de la création du comité d'entreprise et du mandat qu'elle a obtenu pour négocier. Le syndicat demandera immédiatement une prolongation de la procédure de consultation qui arrive à terme le 16 mai. Beaucoup trop court pour présenter des alternatives, estiment les employés.
Le syndicat formulera aussi une demande pour que les employés élus soient libérés pendant leur temps de travail afin de se réunir. Il sollicitera aussi une salle pour tenir les assemblées dans les locaux de Merck Serono à Sécheron, ce qui lui a été refusé jusqu'à présent.
L'assemblée a aussi désigné un comité d'action. Ce groupe réfléchira aux futurs événements de lutte. La première action aura lieu lors du cortège du 1er mai, banderoles à l'appui. Une demi- journée de congé sera demandée pour y participer.
Volonté de se battre
Avant de prendre ces décisions formelles, les employés ont relayé au micro différentes interrogations. Le "package" de dédommagement qui comprend au maximum une indemnité de douze mois de salaire a été fustigé, de même que les éventuels transferts à l'étranger qui seront proposés.
Plusieurs se sont aussi inquiétés du sort des intérimaires, nombreux chez Merck Serono. Des employés ont demandé s'il était possible de négocier des exonérations fiscales pour garder le site à Genève. Un autre a proposé de vendre le bâtiment jugé très coûteux et d'installer les employés dans d'autres sites.
Unia se réjouit de cette mobilisation du personnel qui montre une claire volonté de se battre contre la fermeture annoncée du site. La prochaine assemblée est fixée vendredi 11 mai dans l'après-midi.
Le groupe Merck Serono, basé à Darmstadt en Allemagne, a annoncé mardi la fermeture de son siège genevois. L'équivalent de 750 postes seront transférés en Allemagne, aux Etats-Unis et en Chine, tandis que 500 autres postes sont supprimés.
ats/dk
François Naef poussé à la démission
A la suite de la fermeture du siège de Merck Serono, le président de la Chambre de commerce, d'industrie et des services de Genève (CCIG) François Naef a démissionné vendredi de ses fonctions.
Le responsable a été critiqué pour sa participation à la fermeture du site. François Naef est président du Conseil d'administration de Merck Serono et, à ce titre, il a donné son accord au plan de la direction du groupe allemand.
Pour assurer l'intérim, le bureau gérera les affaires courantes jusqu'au 21 mai, date à laquelle le Conseil désignera son successeur.
"Sa participation au désastre de Merck Serono fait perdre à François Naef toute crédibilité pour défendre les entreprises et les emplois genevois", avait affirmé jeudi le groupement des entrepreneurs indépendants et progressistes (GEIP) en demandant sa démission de la présidence de la CCIG.
Entré au Conseil de la CCIG en 2001, François Naef avait été nommé au bureau en 2002. Il avait été élu le 11 mars 2008 à la présidence.