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L'armée se défend mais admet devoir analyser 27'000 livrets de service

L'initiative de la gauche demande le dépôt des armes militaires à l'arsenal. [Salvatore Di Nolfi]
Quelque 27'000 livrets doivent être analysés à cause d'un bug informatique. - [Salvatore Di Nolfi]
Ayant perdu des données concernant certaines armes d'ordonnance, l'armée suisse va passer en revue 27'000 livrets de service de soldats licenciés. Selon le porte-parole Walter Frik, seuls quelques ex-militaires devraient avoir encore leur arme.

Alors que les révélations se succèdent concernant les couacs au sein du Département de la défense (DDPS), le chef de l'armée a tenu une conférence de presse lundi pour tenter de remettre les pendules à l'heure, après la publication d'"informations erronnées", selon lui.

"Je conteste avec véhémence que l'armée a menti ou a fait preuve de laisser-faire concernant les armes de service", a déclaré André Blattmann. L'armée n'a pas perdu la trace de 27'000 dossiers, mais leurs données sont incomplètes, a-t-il précisé.

Données lacunaires

Des problèmes se sont produits lorsque les autorités fédérales ont centralisé les renseignements fournis par 26 cantons disposant de systèmes informatiques différents. En comparant les données des cantons avec celles du système central pour plus de 247'000 anciens militaires, il a été remarqué que dans 27'000 cas, des données lacunaires étaient possibles, a expliqué lundi à l'ats le porte-parole de l'armée Walter Frik, revenant sur une info du SonntagsZeitung, qui affirme avoir eu le feu vert du Département de la défense.(Lire: L'armée aurait perdu la trace de milliers d'armes de service).

Les soldats concernés ont été priés en mars dernier d'envoyer leur livret militaire. L'armée suisse va passer en revue ces 27'000 livrets. Les indications sur l'équipement conservé seront comparées aux renseignements enregistrés dans les banques de données militaires. Ceci devrait permettre de vérifier que ces personnes ont bien rendu leur arme d'ordonnance au terme de leurs obligations, à moins qu'elles aient demandé de pouvoir la garder. Le contrôle des LS sera terminé fin mai 2012.

"Seulement" quelques armes non rendues

Seul un petit nombre d'ex-militaires devraient être encore en possession de leur arme, selon le porte-parole de l'armée Walter Frik. Dans "seulement quelques cas" règne une incertitude sur le caractère incomplet du livret et sur l'endroit où se trouve l'arme de service car cette démarche concerne des personnes qui ont en principe rendu leur arme et leur équipement en bonne et due forme, a expliqué le responsable.

Comme les anciens soldats ne sont dans l'obligation de conserver leur livret que durant 5 ans après leur licenciement, ce document pourrait manquer dans certains cas. L'armée part de l'hypothèse que tous les livrets ne seront pas rendus, a admis Walter Frik. En outre, Impossible de dire combien d'armes manquent à l'appel aujourd'hui, reconnaît  le chef de la base logistique de l'armée Daniel Baumgartner.

L'armée fait de l'ordre

Le DDPS affirme que "l'armée fait de l'ordre". Depuis juin dernier, lorsqu'un policier a été tué à Schafhausen (BE) (voir la carte), la procédure de retrait de l'équipement personnel des militaires a été réexaminée. L'armée a contrôlé 309'000 dossiers et retiré 415 armes personnelles et 5904 armes en prêt.

Par ailleurs, depuis août dernier, les risques lors du recrutement sont mieux examinés. Jusqu'à fin février dernier, l'incorporation de 456 personnes a été rejetée et 84 interdictions de convocation ont également été décidées avant l'Ecole de recrue du printemps.

ats/ap/bri

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Plus de 700 personnes dangereuses

Il reste encore en suspens le cas des 733 personnes susceptibles de se faire confisquer leur arme de service en raison du danger qu'elles représentent. La commission de la politique de sécurité s'en est indignée la semaine dernière. La police militaire s'occupe de suivre ces cas, a affirmé le chef de l'Etat-major de conduite de l'armée Jean-Marc Halter.

Dans une centaine de cas, des éclaircissements sont encore nécessaires, alors que 41 affaires ont été transmises à l'auditeur en chef de l'armée. Mais la police militaire n'a pas les moyens d'intervenir si une personne refuse de rendre son arme. Elle doit exiger un mandat des autorités civiles.

Une précédente affaire

L'armée a déjà dû réclamer le livret à 100'000 militaires en raison de problèmes informatiques.

Cette panne, qui a eu lieu il y a deux ans, avait entraîné une certaine incertitude sur la reddition par les soldats de leurs munitions de poche.