Un 1er Mai marqué par les licenciements chez Serono à Genève

- LE PERSONNEL DE MERCK SERONO DÉFILE À GENÈVE

Environ 500 salariés du géant pharmaceutique ont pris part au défilé mardi. A la tête du cortège était déployé une banderole où était écrit "Merck Serono, le personnel se Rebif", le slogan utilisant le nom du plus célèbre médicament de la firme. En début d'après-midi, les employés revêtus d'une blouse blanche s'étaient rassemblés devant leur entreprise pour préparer le défilé. Des personnalités politiques de gauche accompagnent les employés de la multinationale, dont Anne Emery-Torracinta et et Jean-Charles Rielle.

Anne Emery-Torracinta, candidate socialiste à l'élection complémentaire du Conseil d'Etat genevois en juin, a fait part de sa colère face à "une entreprise florissante qui privilégie l'actionnaire au détriment de l'humain". Elle a dénoncé dans la foulée l'utilisation de la fiscalité comme outil de promotion économique "qui favorise des entreprises volatiles".

Après un discours du comité d'entreprise, le cortège s'est mis en route pour rejoindre la manifestation syndicale officielle en ville, qui a réuni près de 3000 personnes.

- MANIFESTATION DANS LE CALME À ZURICH

Quelque 12'000 personnes ont participé pacifiquement au cortège officiel du 1er Mai à Zurich, soit 2000 de plus qu'il y a un an. Après avoir défilé au centre ville en milieu de matinée, les participants se sont retrouvés à la Bürkliplatz au bord du lac. La manifestation a été un succès, s'est réjoui le comité d'organisation dans un communiqué. Quelque 300 extrémistes de gauche y ont pris part, selon la police qui ne signale aucun incident pour l'heure. Le canton et la ville avaient déployé un important effectif de sécurité.

 - L'USS DÉNONCE LES RÉDUCTIONS D'IMPÔTS POUR LES RICHES

A Lucerne, l'économiste en chef de l'Union syndicale suisse Daniel Lampart a dénoncé les réductions d'impôts accordées aux riches. Le système fiscal fait des cadeaux aux nantis et se rattrape sur les citoyens normaux, a-t-il fait remarquer. Et pourtant "sans les travailleurs, la Suisse s'arrêterait de tourner". Le monde politique suisse est au service de la classe supérieure, a-t-il déploré.

Daniel Lampart a poursuivi en critiquant les salaires trop bas pour vivre, les tentatives d'allonger les horaires d'ouverture des magasins ou les attaques pour faire baisser les rentes. Qui travaille doit recevoir un salaire correct, juge-t-il.

Cette année encore, les syndicats appellent à "plus de salaire et plus de rente", ainsi qu'à une meilleure protection des travailleurs et de leur santé. La pression des patrons à produire toujours plus en toujours moins de temps ou à parfaire sa formation sur son temps libre et à ses frais a des conséquences néfastes sur la santé des travailleurs, écrit l'Union syndicale suisse dans son Appel du 1er Mai.

- LE PRÉSIDENT DU PS S'INQUIÈTE DES TENDANCES NÉOLIBÉRALES

La Suisse subit "une évolution similaire à celle qu'a connue l'Angleterre sous Margaret Thatcher, mais plus silencieuse, plus sournoise", analyse le président du Parti socialiste Christian Levrat dans une vidéo postée sur le site Internet du PS. Il s'est exprimé à l'occasion de la Fête du travail. "Ce que les néolibéraux anglais ont détruit par idéologie, la droite suisse risque de le faire par négligence", explique-t-il.

Christian Levrat condamne ainsi la droite helvétique qui a "érigé l'indépendance de la Banque nationale en dogme intangible". Il a également dénoncé "les libéraux qui préfèrent visiblement attirer les sièges administratifs de grandes sociétés étrangères à grands renforts de privilèges fiscaux plutôt que défendre le tissu industriel existant et les emplois actuels.

- DEPUIS FLEURIER, ALAIN BERSET DÉFEND LA SANTÉ SOCIALE

Pour sa première participation à la Fête du travail en tant que conseiller fédéral, Alain Berset a souligné à Fleurier (NE) l'importance des assurances sociales pour la cohésion sociale et la paix du travail. Pour le socialiste, le développement social doit accompagner l'évolution économique.

"Il est essentiel d'allier le développement social au développement économique", a encore déclaré le chef du Département fédéral de l'intérieur selon la version écrite de son allocution. Alain Berset a évoqué les souffrances physiques mais aussi psychiques que peut provoquer le travail sur la santé.

Pour suivre l'évolution de la journée du 1er Mai dans le rest du monde, lire: De Paris à Jakarta, les travailleurs revendiquent leurs droits

mre/olhor et les agences