L'initiative populaire "Accéder à la propriété grâce à l'épargne-logement" est aussi mal ficelée que celle rejetée par le peuple et les cantons le 11 mars. Fort de cet avis, un comité d'opposants "Non à une épargne-logement inutile et chère" a lancé lundi la campagne de votation contre le texte des propriétaires fonciers.
Malgré les précédents échecs, les partisans de la défiscalisation ne semblent pas comprendre que la majorité ne veut pas offrir d'allègements pour l'achat d'un logement, a critiqué la conseillère nationale Marina Carobbio (PS/TI), présidente de l'Association suisse des locataires (ASLOCA), lundi devant la presse.
Que pour les riches
L'épargne-logement profite avant tout aux personnes ayant un revenu élevé, qui n'ont guère besoin de soutien de l'Etat, a renchéri le secrétaire général de l'Asloca romande Carlo Sommaruga (PS/GE). La principale entrave à l'accession à la propriété est l'absence de capital. Les cadeaux fiscaux n'apportent pas davantage de moyens aux personnes de la classe moyenne, d'après le comité.
En plus, les pertes de recettes fiscales occasionnées par l'épargne-logement devront être couvertes par tous les contribuables, même les locataires qui n'ont pas les moyens de se payer une maison, a fustigé Hildegard Fässler (PS/SG). Selon Roland Fischer (PVL/LU), il est faux de dire que l'initiative va avoir des effets sur la croissance économique. En revanche, elle risque de créer des incitations favorisant le mitage du territoire et l'explosion des prix de la construction.
ats/bri
Le front des partisans vacille
La présidente de l'Association suisse des locataires (ASLOCA) a critiqué le coup de force des initiants, qui n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur un seul texte.
De plus, le front des partisans vacille après le dernier refus à 56% des voix.
Les délégués du PDC prônent le rejet de l'initiative et ceux du PBD accordent la liberté de vote.
Le PLR a évité de soumettre le cas à ses délégués, recommandant le "oui" par une décision prise par la conférence des présidents, a souligné M.Carobbio.