Le choix du secrétaire d'Etat à l'éducation et à la recherche est reporté à la suite des critiques émises par une bonne partie de la classe politique contre la décision de Johann Schneider-Ammann. Celui-ci avait proposé mercredi au Conseil fédéral le nom de Roman Boutellier, l'actuel président du conseil d'administration d'Ammann Group, l'ancienne entreprise du ministre de l'Economie.
Johann Schneider-Ammann a déclaré jeudi sur les ondes de la radio DRS4 qu'il reportait son choix mais il s'est aussi dit consterné que les délibérations ne soient pas restées confidentielles.
Le ministre justifie son choix
Le conseiller fédéral a aussi indiqué avoir fait un choix minutieux et réfléchi et s'est dit convaincu de l'expérience de Roman Boutellier tant dans le domaine du monde académique que de la formation professionnelle. Il rejette avec véhémence le reproche de népotisme. Le fait que Roman Boutellier occupe la présidence du conseil d'administration de son ancienne entreprise, Ammann Group, n'est qu'une transition en attendant que son fils lui succède, a expliqué le Bernois.
Sa forte implantation à l'Ecole polytechnique de Zurich ne compromet en rien non plus ses relations avec Lausanne. Johann Schneider-Ammann n'a pas voulu préciser si Roman Boutellier était toujours en course pour le poste. "Les discussions se poursuivent", a-t-il dit. Mais d'une manière générale, le conseiller fédéral s'est montré "interloqué" par les indiscrétions qui ont transpiré de la séance du Conseil fédéral.
Réactions critiques à gauche et à droite
De nombreuses voix ont émis des critiques à l'encontre du ministre mercredi et jeudi. Jean-François Steiert (PS/FR), membre de la commission de la science, de l'éducation et de la culture du Conseil national, juge estime ainsi que cette proposition a reçu un accueil au Conseil fédéral pour le moins mitigé". "Il me semble que cette solution pourrait être dommageable au domaine de la formation en général, en Suisse romande en particulier", a estimé le député fribourgeois.
Otto Ineichen (PLR/LU) regrette quant à lui que les conseillers du ministre bernois ne l'aient pas mis en garde. "Dans le coeur, Johann Schneider-Ammann est toujours entrepreneur", a-t-il déclaré au journal de la mi-journée de la radio RTS. Il s'est dit convaincu que le conseiller fédéral s'excuserait pour cette maladresse.
Tant la députée des Vert'libéraux Isabelle Chevalley que le conseilller national Mathias Reynard (PS/VS) et la sénatrice vaudoise Géraldine Savary (PS) font également part de leurs doutes, voire de leur colère (voir les réactions en audio ou en vidéo ci-contre). De son côté, le Département fédéral de l'économie ne fait aucun commentaire. "C'est une procédure en cours", résume son porte-parole Ruedi Christen.
boi avec ats