Les aéroports suisses ne veulent pas se procurer de scanners corporels, indique Le Matin Dimanche, qui a mené une enquête sur le sujet.
Le Conseil fédéral a donné son feu vert mercredi à l'utilisation de ces appareils, a communiqué l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC). Mais cette introduction reste facultative, comme l'indique la réglementation européenne que le gouvernement a adoptée.
"Nous ne ferons l'acquisition de scanners corporels que si notre régulateur, l'OFAC, nous demande d'en installer", a déclaré à l'hebdomadaire Bertrand Stämplfi, chargé de communication pour l'aéroport de Cointrin. Même son de cloche à Zurich. L'aéroport de Bâle est soumis au droit européen. Il peut donc aussi refuser ces scanners.
Diverses raisons évoquées
Les scanners ne permettent a priori pas de détecter davantage d'éléments dangereux que les mesures de sécurité déjà existantes, tels que la fouille corporelle et le détecteur de métal.
En outre, le taux de fausses alarmes est important, a indiqué un porte-parole de la DGAC (Direction générale de l'aviation civile française) au journal dominical. Officiellement, ni les aéroports ni l'OFAC ne se prononcent sur l'efficacité de ces appareils.
Le prix de l'appareil, de 150'000 francs, est soulevé. L'aéroport de Cointrin indique que cet investissement se répercuterait sur la redevance passager.
A noter que les scanners ont souvent été critiqués pour leur impact sur l'intimité et la santé des passagers.
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Les scanners corporels
La mise sur le marché des scanners corporels a pris son envol depuis la tentative d'attentat à bord du vol Amsterdam-Detroit en décembre 2009.
En 2010, les aéroports de Cointrin et de Zurich s'étaient dits favorables à ces machines qui fonctionnent aux ondes millimétriques. Les chiffres de 50 scanners pour Zurich et quatre pour Genève avaient même été avancés.
Certains analystes pensent qu'une prochaine tentative d'attentat pourrait remettre au goût du jour leur achat, combien même leur utilité ne convainc pas.