Dix ans après l'entrée en vigueur de la libre circulation entre la Suisse et l'Union européenne, aucune érosion des bas salaires n'a eu lieu, selon le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). Pour lui, l'ouverture du marché a largement contribué à la croissance de l'économie helvétique.
Même si les entreprises ont "grandement profité" de la possibilité de recruter de la main-d'oeuvre européenne, "les conséquences négatives pour les travailleurs résidents restent relativement faibles", écrit le Secrétariat d'Etat à l'économie. L'autorité reconnaît toutefois ne pas avoir pris en compte dans son rapport publié vendredi certaines données qui indiquent le contraire.
Certaines branches sous pression
Ainsi, dans certaines branches, "les salaires d'embauche auraient subi une pression à la baisse durant les années qui ont suivi l'entrée en vigueur de la libre circulation". Le SECO compte vérifier ces données et publier les résultats de son analyse fin août.
Il n'a pas non plus encore examiné s'il y a eu éviction de travailleurs indigènes du marché du travail au profit de travailleurs immigrés. Une étude spécifique à ce sujet sera publiée au printemps 2013.
Allégement des assurances sociales
L'immigration ralentit le vieillissement de la population, allégeant les assurances sociales, note par ailleurs le SECO. "Aujourd'hui, les ressortissants de l'UE/AELE apportent clairement davantage de fonds à l'AVS et l'AI qu'ils n'en retirent."
Le texte publié vendredi est le huitième rapport de l'Observatoire sur la libre circulation des personnes entre la Suisse et l'UE. Il a été réalisé par le SECO, en collaboration avec l'Office fédéral des migrations, l'Office fédéral de la statistique et l'Office fédéral des assurances sociales.
ats/vtom
Des travailleurs européens qualifiés
La plupart des citoyens européens qui ont immigré en Suisse depuis l'entrée en vigueur de la libre circulation sont très qualifiés, relève l'étude du Secrétariat d'Etat à l'économie.
83% d'entre eux ont au moins un diplôme de degré secondaire II. Et plus de la moitié (51%) possèdent même un diplôme du degré tertiaire.