La Suisse gèle 20 millions d'avoirs syriens supplémentaires

Douze personnes de l'entourage du président syrien ont été sanctionnées par la Suisse. [SANA/Handout]
Douze personnes de l'entourage du président syrien ont été sanctionnées par la Suisse. - [SANA/Handout]
De nouvelles sanctions visant l'entourage du président syrien Bachar al-Assad ont été décrétées par la Confédération qui a récemment bloqué 20 millions d'avoirs, indique lundi le SECO. Le total des fonds gelés en Suisse s'élève à 70 millions.

Des avoirs syriens pour 20 millions de francs appartenant à des personnes de l'entourage du président Bachar al-Assad ont été bloqués en Suisse ces dernières semaines, a indiqué lundi le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), confirmant une information de la "NZZ am Sonntag". Le montant total des fonds syriens gelés s'élève désormais à 70 millions.

Le Conseil fédéral avait décrété des sanctions contre Bachar al-Assad, plusieurs membres de sa famille, des ministres et également des hommes d'affaires en mai 2011, suite au soulèvement contre le régime. Ces sanctions ont été complétées plusieurs fois depuis. La Suisse a ce faisant aussi repris les sanctions de l'Union européenne (UE).

L'ONU n'a pour sa part pas réussi jusqu'ici à s'accorder sur des sanctions en raison de divergences au sein du Conseil de sécurité.

Douze personnes sanctionnées

Douze noms figurent actuellement sur la liste des sanctions décidées par la Suisse, a indiqué le SECO. En plus du gel de leurs avoirs, les personnes concernées n'ont plus le droit non plus de se rendre en Suisse.

Deux entreprises pétrolières étatiques figurent également sur la liste, et l'importation de pétrole ou de produits pétroliers de Syrie est interdite. Un embargo sur l'exportation d'armes et d'articles de luxe vers ce pays est aussi en vigueur.

agences/vtom

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L'Union européenne fait pression sur Moscou

Le président de l'Union européenne Herman van Rompuy a pressé lundi Vladimir Poutine de surmonter les divergences pour éviter une guerre civile en Syrie, avec pour objectif une "transition" politique que Moscou a jusqu'à présent refusée.

"L'Union européenne et la Russie ont des approches différentes mais nous sommes pleinement d'accord pour considérer que le plan Annan offre la meilleure chance de stopper le cycle de la violence en Syrie", a-t-il déclaré à l'issue d'un sommet Russie-UE à Saint-Pétersbourg.

Il s'agit "d'éviter la guerre civile et de trouver une solution pacifique et durable", a souligné Herman Van Rompuy, aux côtés du président russe et de celui de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Vladimir Poutine, dont le pays est le principal soutien du président syrien Bachar al-Assad, n'a pas réagi à l'évocation de la "transition politique". Le président russe avait refusé vendredi à Paris et à Berlin d'infléchir sa position.

Annan doute de son plan

S'adressant samedi à une réunion ministérielle de la Ligue arabe à Doha, l'émissaire de l'ONU Kofi Annan a réclamé un "réexamen en profondeur" de la stratégie de sortie de crise en Syrie, suggérant ainsi que sa médiation avait atteint ses limites.

Les divisions au sein du Conseil de sécurité, où la Russie a déjà torpillé deux résolutions menaçant son allié syrien de sanctions, ont démontré le peu d'effet des pressions exercées jusqu'ici sur Damas et ont ravivé les craintes d'une guerre civile.

"De mes consultations avec de nombreux protagonistes, il ressort clairement qu'on ne peut pas continuer comme ça", a-t-il averti en réclamant un soutien plus ferme à son plan.

Celui-ci prévoit notamment que l'armée syrienne retire ses armes lourdes des villes rebelles et que pouvoir et opposition engagent un dialogue politique.

En 15 mois, la crise syrienne a fait plus de 10'000 morts, selon l'ONU, et la violence persiste malgré la présence sur le terrain de 300 observateurs de l'ONU.