Vaud et Genève, le point sur les grands projets communs des deux cantons

La région lémanique connaît depuis dix ans une progression constante, notamment au niveau des emplois, des exportations ou de la population. Pour que ce dynamisme perdure, les cantons de Vaud et de Genève ont développé des projets communs, notamment en ce qui concerne les infrastructures.

Le rail avec la 3e voie CFF

Sur le rail, le nombre de voyageurs entre Lausanne et Genève a doublé entre 2000 et 2010. Les CFF transportent actuellement près de 50'000 personnes quotidiennement. Et ce nombre devrait doubler d'ici 2030.

Les cantons de Vaud et de Genève appellent de leurs voeux une troisième voie CFF entre Lausanne et Genève. Une convention a été signée en 2009 entre les deux cantons, la Confédération et les CFF en vue du projet "Léman 2030".  Le texte prévoit de doubler le nombre de places assises sur ce tronçon jusqu'en 2025 et d'introduire la fréquence au quart d'heure.

L'un des axes de développement est la 4e voie entre Lausanne et Renens qui permettra de désengorger le trafic dans la région lausannoise. Cette 4e voie devrait être mise en service en 2018, pour un coût d'environ 210 millions de francs.

Au total,  "Léman 2030" devrait coûter 2,5 milliards de francs pour la première phase du projet, comprenant un préfinancement des cantons. Le projet Léman 2030 sur le site des CFF.

L'autoroute avec la 3e voie sur l'A1

Un autre projet qui revient de temps à autre est la construction d'une troisième voie sur l'autoroute Genève-Lausanne. Le tronçon entre Morges et Ecublens, le plus fréquenté, est par exemple emprunté par plus de 82'000 véhicules par jour.

L'idée d'une troisième voie est cependant au point mort depuis quelques années, d'autant que la tendance est plutôt au développement des transports publics. De plus, depuis début 2010, une troisième voie est ouverte durant les heures de pointe sur la bande arrêt d'urgence entre Ecublens et Morges. Mais malgré cet aménagement, les bouchons persistent dans les centres névralgiques.

La route avec le tunnel sous la rade

Le trafic routier autour de Genève est également un enjeu de taille pour la région lémanique. Actuellement, l'autoroute de contournement a atteint sa capactié maximale avec 80'000 véhicules par jour. Mais les projections évoquent 115'000 véhicules en 2030. Un tunnel sous la rade pourrait par exemple ramener ce chiffre à 70'000 automobiles sur le contournement chaque jour.

L'idée d'un tunnel sous la rade de Genève refait donc périodiquement surface. Le Conseil d'Etat genevois a d'ailleurs relancé le projet l'an passé en vue d'une réalisation en 2030. Le président de Conseil d'Etat vaudois Pascal Broulis a confirmé sur les ondes de RSR La Première que son canton soutenait cette idée, qui permettrait selon lui d'"assurer la fluidité dans toute la région lémanique et en France voisine".

A écouter, l'intervention de Pascal Broulis:

Stefania Malorgio

Principal problème, le financement, qui dépend largement de la Confédération. Un pont sur le Léman reviendrait à environ 3 milliards de francs, un tunnel à 4 milliards. Pour l'heure, Berne penche plutôt pour un élargissement de l'autoroute de contournement de Genève, qui est devisé à 1,2 milliard.

Péréquation financière

Les deux cantons contribuent largement à la solidarité intercantonale. Chaque année, Genève débourse plus de 20 millions de francs au titre de la péréquation financière et Vaud plus de 150 millions. Les deux cantons figurent parmi les 8 autres qui contribuent à la péréquation. Ils versent en outre un cinquième de l'impôt fédéral direct (IFD).

Ce qui donne à la région un point certain dans les discussions avec la Confédération, notamment en ce qui concerne le développement des infrastructures et leurs coûts.

Le logement

Genève, Lausanne et leurs environs sont en situation de surchauffe immobilière depuis plusieurs années. Les logements vacants sont rares et les loyers très hauts.

Sans faire appel à la Confédération, les deux régions se sont rapprochées dans le cadre de l'agglomération franco-valdo-genevoise ("Grand Genève"), qui comprend la ville de Nyon (VD) et qui réfléchit à solutions pour améliorer l'urbanisation.

Un constat: l'agglomération de Genève concentre la plupart des emplois, alors que les périphéries deviennent de plus en plus des lieux de résidence. La réflexion dans la région ne se porte pas forcément sur la construction de logements, mais sur la mise en valeur des grands axes de communication et la diminution de l'étalement urbain.

Tout savoir sur le projet "Grand Genève" (présentation, cartes interactives,...). Pour le canton de Genève, les grands projets d'urbanisme en cours. Et enfin, Les projets d'agglomérations dans le canton de Vaud.

L'énergie

L'agglomération franco-valdo-genevoise s'est donné pour mission d'améliorer la gestion des énergies sur son territoire, qui regroupe 777'000 habitants actuellement. L'étalement urbain et la mobilité individuelle motorisée sont notamment montrés du doigt. La région est fortement dépendante aux énergies fossiles: entre 1990 et 2010, la croissance des émissions de CO2 a atteint 17%.

Pour éviter le gaspillage énergétique, la région tente de mettre en place diverses mesures: favoriser la mobilité douce, développer les transports publics, éviter l'étalement urbain,...

Cécile Rais