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La droite refuse l'apprentissage aux enfants de sans-papiers

En Allemagne, le "système dual" permet aux jeunes, comme en Suisse, de suivre une formation pratique en entreprise et théorique dans une école. [Fotolia - Gina Sanders]
Le PS et les syndicats salue la modification du Conseil fédéral qui permet de rendre égales les formations professionnelles et universitaires pour les jeunes sans-papiers. - [Fotolia - Gina Sanders]
Alors que la gauche salue la proposition, la droite ne veut pas que les jeunes sans-papiers puissent effectuer un apprentissage. Les milieux économiques sont aussi opposés au projet du Conseil fédéral.

La droite rejette la possibilité d'ouvrir l'apprentissage aux enfants de sans-papiers. Pour elle, la modification de l'ordonnance mise en consultation par le Conseil fédéral favoriserait les séjours illégaux. La gauche et les syndicats saluent en revanche la proposition.

La modification de l'ordonnance relative à l'admission, au séjour et à l'exercice d'une activité lucrative (OASA) prévoit d'accorder, sous certaines conditions, un permis de séjour aux enfants de sans-papiers pendant leur formation professionnelle. "Bien intégrés", ils devront notamment avoir suivi l'école obligatoire pendant au moins 5 ans et trouver une place immédiatement après. L'autorisation de séjour pourrait être prolongée une fois l'apprentissage terminé.

Projet "contre-productif" selon l'UDC

Le projet hérisse tant du côté de l'UDC que du PLR. Cette possibilité est jugée "complètement contre-productive" par l'UDC, dans la réponse du parti à la modification de l'ordonnance. Et de craindre que le texte ne rende la Suisse encore plus attractive pour les étrangers.

L'argumentaire est similaire du côté du PLR, dont le président, Philipp Müller, dit vouloir "renvoyer de Suisse toutes les personnes illégales". Rendre possible l'accès aux places d'apprentissage, c'est "récompenser le séjour illégal", estime le PLR dans son communiqué.

Égalité entre apprentis et étudiants

Le PS, le PDC, Unia et l'Union syndicale suisse (USS) saluent dans l'ensemble le projet. Il permet de rendre égales les formations professionnelles et universitaires pour les jeunes sans-papiers, se réjouissent-ils. Les études étaient ouvertes à ces jeunes, car elles ne requièrent pas de permis de travail.

La gauche, qui soutient "ce premier pas", réclame un texte plus contraignant. Les termes du texte laissent trop de marge d'interprétation, ouvrant la voie à de fortes disparités cantonales, regrette le Conseil suisse des activités de jeunesse (CSAJ).

ats/vtom

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Les milieux économiques aussi opposés

Comme la droite, les milieux économiques rejette la modification de l'ordonnance OASA mise en consultation par le Conseil fédéral.

L'Union patronale suisse remarque que le projet du gouvernement ne fait que repousser le problème de quatre ans: il n'est pas sûr que l'apprenti obtienne des papiers une fois sa formation terminée. Du coup, les entreprises ne sont pas incitées à former ces jeunes.

Il s'agit de "gaspillage de ressources" si les moyens investis dans la formation ne servent pas les intérêts de la société et de l'économie, considère également Travail.Suisse. Le syndicat propose donc que ces jeunes aient droit à un permis de séjour sous condition s'ils réussissent leur apprentissage.

300 à 500 jeunes sans-papiers concernés

Selon un rapport de l'initiative des villes, entre 300 et 500 jeunes sans-papiers finissent l'école obligatoire chaque année et pourraient être concernés par ce projet.