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La Suisse, une voix écoutée pour la régulation des ventes d'armes

Un soldat yéménite armé. [Khaled Abdullah Ali Al Mahdi]
Un soldat yéménite armé. - [Khaled Abdullah Ali Al Mahdi]
La Suisse a été choisie pour être l'un des 15 pays qui feront partie du bureau de la conférence sur le traité international sur le commerce des armes en juillet à New York.

La Suisse jouera un rôle important dans les négociations du traité international sur le commerce des armes (TCA) qui auront lieu du 2 au 27 juillet à New York: la Confédération a été choisie, aux côtés de 14 autres pays dont l'Australie et des Pays-Bas, pour faire partie du bureau de la conférence.

Selon Erwin Bollinger, du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), ce sont les standards très élevés des lois suisses en matière d'exportation de matériel de guerre qui lui valent ce rôle privilégié. "Nous avons fait la comparaison avec nos voisins européens. En Suisse, la législation est particulièrement stricte", explique-t-il.

Mettre un terme au commerce illégal

Le processus menant à la signature de ce traité a été lancé en 2006 par l'Assemblée générale de l'ONU. Il avait été accepté par 153 voix contre une (les Etats-Unis) et 24 abstentions. L'accord vise à mettre un terme au commerce illégal d'armes, en réglementant le commerce des armes classiques et en soumettant les exportations et d'autres activités transfrontalières à des contrôles contraignants les plus stricts possibles à l'échelle mondiale.

D'après Erwin Bollinger, la signature du traité sur le commerce des armes ne "devrait pas changer grand-chose" du point de vue économique pour les industries d'armement suisses. "Le fait que nos concurrents partagent des standards proches des nôtres est même plutôt positif".

ats/ptur

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Exportations d'armes en hausse

En 2010, l'exportation d'armes représentait 0,42% des exportations totales de la Suisse, selon le Département fédéral de l'économie (DFE). Au total, 68 pays ont acquis pour 872,7 millions de francs de matériel de guerre, un montant record.

En octobre 2011, le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) indiquait une hausse des ventes de matériel de guerre sur neuf mois, en majorité à destination des Emirats arabes unis.

Au niveau mondial également, le commerce des armes a fortement augmenté: la hausse est d'un quart sur les quatre dernières années, selon des statistiques publiées par l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm et reprises par le site Internet d'Amnesty International (AI). En 2010, les ventes d'armes et d'équipements militaires ont dépassé 400 milliards de dollars.