Le président tunisien Moncef Marzouki a plaidé pour une nouvelle voie dans le développement, devant la conférence annuelle du Bureau international du travail (BIT) vendredi à Genève. "Le message est clair: les peuples n'accepteront plus la pauvreté et la marginalisation. Ils se sont soulevés pour avoir droit à une vie digne", a affirmé devant 4000 délégués l'ancien opposant, président depuis décembre 2011. Moncef Marzouki a ainsi souhaité travailler à "une nouvelle voie", celle d'un développement durable, fondé sur la dignité humaine et la concorde sociale.
"Argent mal acquis"
L'ex-militant des droits de l'homme a aussi insisté sur l'urgence de retrouver les fonds déposés en Suisse par l'ex-président Ben Ali. Dans un entretien diffusé vendredi par la RTS, il s'est expliqué sur un début de polémique avec les autorités suisses à ce propos. "Je n'ai jamais accusé qui que ce soit. Au contraire, je salue l'attitude de la Suisse parmi les premiers pays à reconnaître de l'argent mal acquis", a affirmé le président tunisien.
"Simplement, voilà, nous sommes dans une situation d'urgence, les besoins sont énormes, les gens réclament du travail, nous avons besoin de ressources", a-t-il expliqué. "J'ai réclamé qu'on accélère le processus et allions voir un peu plus loin.", a déclaré le président tunisien. Fin mai, le président avait estimé que le montant bloqué par la Suisse, quelque 60 millions de francs, était "dérisoire" par rapport à ce que les banques suisses auraient réellement accepté du clan du dictateur déchu.
ats/ptur
Relations entre Suisse et Tunisie à l'honneur
Le président tunisien a été reçu par le maire de Genève, Rémy Pagani, dans le cadre d'une visite d'amitié.
Il a aussi rencontré plusieurs responsables d'organisations internationales à Genève.
Samedi, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga se rend en Tunisie pour une visite de travail jusqu'à lundi. Elle doit y négocier un partenariat migratoire qui vise entre autres à faciliter le retour des demandeurs d'asile.