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Simonetta Sommaruga visite un camp de réfugiés en Tunisie

Au deuxième jour de sa visite en Tunisie, Simonetta Sommaruga a visité des camps de réfugiés. [Lukas Lehmann]
Au deuxième jour de sa visite en Tunisie, Simonetta Sommaruga a visité des camps de réfugiés. - [Lukas Lehmann]
La ministre de la Justice Simonetta Sommaruga a visité dimanche le camp tunisien de réfugiés de Shousha, à la frontière libyenne. Elle y a rencontré des gens en colère et désespérés mais également plein d'espoir.

"Ecoutez-moi!", crie Abdul Kadir. "Vous devez m'écouter!" Il veut raconter son histoire à la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, mais tous veulent aussi lui parler. Les cris redoublent, l'ambiance devient électrique et la Conseillère fédérale doit être éloignée afin d'assurer sa sécurité.

La ministre de la Justice suisse entamait le deuxième jour de sa visite en Tunisie où elle doit se rendre dans des camps de réfugiés. Après avoir écouté le témoignage de certaines de ces personnes, Simonetta Sommaruga s'est dit touchée par les histoires entendues. "C'est très émotionnel", a-t-elle confié. "Je constate ici les diverses facettes de la migration", a-t-elle ajouté.

Aide au retour

Jusqu'à présent, la Suisse a accueilli 130 personnes en provenance de ce camp. Elle consacre par ailleurs 800'000 dollars (770'000 francs) pour le retour volontaire dans son pays d'origine pour les réfugiés non admis, soit une aide de 700 dollars (670 francs) par cas.

Le camp de Shousha accueille jusqu'à 20'000 personnes. Il en a vu défiler 300'000 en tout. La plupart sont certes retournées dans leur pays mais actuellement 3000 y séjournent dans l'attente de solution pour leur cas.

Foule de réfugiés

Si autrefois la Tunisie n'était pas une terre de transit pour le migrants, cela a changé brutalement avec le printemps arabe. Alors que des milliers de Tunisiens tentaient d'arriver en Italie via la Méditerranée, la Tunisie a été confrontée à un afflux de réfugiés libyens.

 Entre le printemps et l'automne dernier, plus de 500'000 Libyens ont franchi la frontière tunisienne, selon une estimation du HCR. S'y ajoutent 200'000 personnes venues d'autres pays.

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L'aide rapide de Berne a facilité les négociations

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga et le ministre tunisien des affaires étrangères Rafik Abdessalem doivent parapher lundi une déclaration d'intention en vue d'une collaboration dans le domaine de la migration ainsi que deux accords. Le partenariat migratoire entre la Suisse et la Tunisie vise à faciliter le retour "simplifié et rapide" de requérants d'asile tunisiens dans leur pays d'origine. Cette collaboration future est aussi le fruit de l'aide au développement rapide de Berne pour Tunis.

Les autorités tunisiennes ont apprécié que la Suisse ait vite réagi après la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali. Cela a aussi permis de conclure rapidement les négociations autour des questions migratoires, a indiqué la ministre de la Justice.

En contrepartie, la Suisse offre à la Tunisie un accord relatif à l'échange de jeunes professionnels à des fins de formation. Dans la foulée du printemps arabe, le nombre de demandes d'asile de Tunisiens en Suisse avait fortement augmenté. Il se situait en deuxième position, derrière l'Erythrée.