La Suisse devrait être moins attractive pour les requérants d'asile. Guidé par ce seul objectif, le National a considérablement durci mercredi la révision de la loi sur l'asile. Après huit heures de débats, plusieurs points ont été votés, mais le débat se poursuit jeudi.
Parmi les points déjà votés, figure la création de centres spéciaux pour héberger les réfugiés récalcitrants. Les parlementaires ont décidé de suivre l'avis de la majorité de la commission, en votant en faveur de tels centres. La solution proposant des établissements de détention fermés, soutenue par l'UDC, n'a en revanche pas passé la rampe.
La gauche en échec
Selon Hans Fehr (UDC/ZH), cette solution était indispensable pour limiter les actes de violence et protéger les autres réfugiés. La proposition de la gauche visant à supprimer toute disposition à ce sujet n'a pas eu plus de succès. Selon le PS, la création de centres n'était pas nécessaire, puisque les possibilités de sanction et d'isolement des personnes posant des problèmes existent déjà.
Malgré l'opposition de la gauche et de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, la disposition permettant l'asile pour les familles a également été abrogée. Cependant, le compromis proposé par Roland Fischer (PVL/LU) a été préféré à la version de la majorité de la commission: il assouplit fortement la proposition initiale et limite l'asile familial aux enfants mineurs et aux conjoints. Par l'intermédiaire de son représentant Yvan Perrin (UDC/NE), l'UDC estimait que la suppression totale de l'asile familial était nécessaire pour réduire l'attrait de la Suisse.
L'aide sociale supprimée
Par 109 voix contre 76 et 5 abstentions, le National a aussi décidé de réduire l'aide sociale à la seule aide d'urgence, conformément à une proposition de Philipp Müller (PLR/AR). Cette disposition, déjà appliquée aux requérants déboutés, sera donc désormais appliquée à tous.
Une nouvelle fois, le camp rose-vert a tenté de faire capoter la mesure. "Couper les vivres aux requérants favorisera la délinquance", a notamment averti Ueli Leuenberger (Verts/GE).
Les députés se sont également prononcés favorablement sur une redéfinition du terme de réfugié. Désormais, le refus de servir ou la désertion ne seront plus reconnus comme motifs d'asile.
ats/lan