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Doris Leuthard: "Un accord sera très difficile au sommet de Rio"
A la veille de l'ouverture du sommet Rio+20, Doris Leuthard se dit pessimiste sur les chances d'un accord final. Invitée du Journal du matin de la RTS, la conseillère fédérale en charge de l'environnement espère pourtant au Brésil la création d'un Conseil du développement durable durant ces négociations.
La conseillère fédérale en charge de l'environnement Doris Leuthard participera aux négociations du sommet Rio+20 qui s'ouvre mercredi. Elle se dit pessimiste sur les chances d'un accord final sur le développement durable, qui est au coeur des préoccupations au Brésil.
Doris Leuthard y espère notamment la création d'un Conseil du développement durable qui permettrait de réunir sous une seule entité quantité de programmes onusiens épars.
L'objectif de ce sommet Rio+20 est d'établir certaines règles pour que la croissance économique dans le monde puisse bénéficier aux pays pauvres sans pour autant détruire l'environnement sur une planète qui compte sept milliards d'habitants.
olhor/boi avec ats
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Les contours du texte final de Rio+20
Le projet de document final, intitulé "L'avenir que nous voulons", est un texte de 50 pages, mis au point par les Brésiliens, pays hôte, après que les négociations conduites pendant cinq mois par les Nations unies n'eurent pas abouti.
Le texte doit être ratifié par les 193 pays membres des Nations unies, lors du sommet qui se tient du 20 au 22 juin à Rio, dans la foulée de la conférence Rio+20, qui rappelle le sommet de la Terre, dans cette même ville en 1992, et veut aussi jeter un pont vers les 20 années à venir.
De nombreux dirigeants absents
Un tiers des dirigeants du G8, le groupe des nations les plus nanties, a fait l'impasse sur le sommet de Rio,
Le président américain Barack Obama, la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique David Cameron et le président chinois Hu Jintao ont notamment renoncé, alors que le président français François Hollande sera lui sur place.
L'élection présidentielle aux Etats-Unis, la crise de la dette en Europe et l'approche de la transition à la tête de la Chine sont des facteurs qui ont pesé lourdement dans la décision de ces dirigeants, relève-t-on à l'ONU.
Toutefois, outre François Hollande, les présidents russe Vladimir Poutine et sud-africain Jacob Zuma, ainsi que les Premiers ministres indien Manmohan Singh et chinois Wen Jiabao font le déplacement.
En outre, le président Obama a dépêché la secrétaire d'Etat Hillary Clinton pour représenter les Etats-Unis.
La perte de la biodiversité menace l'homme
Une extinction de la vie sauvage pourrait menacer des milliards d'êtres humains qui en dépendent pour leur subsistance, selon un rapport sur la perte de la biodiversité présenté mardi à la conférence de l'ONU Rio+20.
Sur 63'837 espèces passées en revue, 19'817 courent le risque de subir le même sort que le dodo, cet oiseau de l'île Maurice devenu le symbole de l'extinction des espèces du fait de l'homme. Sont menacées 41% des espèces amphibies, 33% des barrières de corail, 25% des mammifères, 20% des plantes et 13% des oiseaux.
Beaucoup sont essentielles aux hommes, fournissant nourriture, travail et un réservoir génétique pour améliorer les récoltes et créer de nouveaux médicaments. Ces résultats sont "un signal d'alarme pour que les dirigeants du monde réunis à Rio garantissent" le maintien des "réseaux vivants sur cette planète", a déclaré Julia Marton-Lefevre, directrice de l'Union internationale pour la conservation de la nature.
"Quatre-vingt pour cent de nos apports en calories proviennent de douze espèces de plantes", a souligné le professeur Stephen Hopper, directeur du jardin botanique de Kew, à Londres. "Si nous nous soucions de ce que nous mangeons et des médicaments que nous utilisons, nous devons agir pour conserver les plantes médicinales et les parents sauvages de nos cultures", a-t-il dit.