Quelque 600 employés de Merck Serono, réunis en assemblée générale, ont voté mardi pour une grève reconductible à partir de mercredi. Le climat s'est nettement tendu sur le site de Genève, avec l'apparition d'agents de sécurité aux entrées et sorties de l'entreprise.
"Nous ne sommes pas contents. La direction n'a lâché que quelques miettes, trois fois rien", a affirmé un représentant du personnel, Hubert Godinot, en dénonçant "l'arrogance et le cynisme ahurissant" de la direction du groupe allemand. L'assemblée a toutefois salué le soutien des autorités politiques genevoises et les "signaux encourageants" envoyés par la "task force".
Merck Serono confirme sa position
Plus tôt dans la journée, le groupe pharmaceutique allemand avait confirmé sa position annoncée le 24 avril, en acceptant néanmoins des améliorations de son plan social. Merck Serono avait précisé "avoir retenu un certain nombre des propositions qui lui [avaient] été remises dans le cadre du plan social (...)", mais n'avoir "pas pu retenir les propositions qui visaient à ce que la société maintienne des activités à Genève".
Le 24 avril, Merck Serono avait annoncé le licenciement de 500 personnes à Genève, le transfert de 750 autres à Darmstadt (Allemagne), Boston (Etats-Unis), Pékin (Chine) et à Aubonne (VD, 130 postes) ainsi que la suppression de 80 postes dans le canton de Vaud. Toutes ces mesures sont confirmées. Depuis cette annonce, le personnel avait développé trois propositions alternatives, permettant le maintien d'une partie des emplois, mais aucune n'a été retenue par la direction.
Employés informés d'ici fin juillet
Le groupe a toutefois précisé que les employés ayant émis l'idée de développer des sociétés de services à l'intention de l'industrie biopharmaceutique peuvent soumettre leurs projets dans le cadre du fonds d'aide à la création d'entreprises de 36 millions de francs, mis à disposition par Merck Serono, jusqu'à fin septembre.
Les employés seront informés de leur situation individuelle d'ici la fin du mois de juillet. Les transferts et réductions d'effectifs auront pour la plupart lieu au cours du deuxième semestre. La fermeture du site de Genève est prévue mi-2013, celle du site de Coinsins (VD) en 2014.
ats/pym/ptur
Le Conseil d'Etat consterné
Le Conseil d'Etat genevois a fait part mardi de sa colère et de sa consternation suite à la confirmation de la direction de Merck Serono de fermer son site de Genève. Il a ajouté que cela n'entamait en rien la détermination de la task force créée le 6 juin dernier.
Il précise que les participants à la task force "visent prioritairement la création d'un institut polyvalent de la recherche". Cet institut sera notamment destiné à raccourcir le temps nécessaire au développement d'un médicament et à participer à la formation des chercheurs.
"La concrétisation de cette initiative sera facilitée par l'extension du fonds, jugé actuellement toujours insuffisant, que Merck Serono a promis de mettre à disposition", explique le Conseil d'Etat.