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Des djihadistes opérant en Suisse inquiètent l'Office fédéral de la police

Le terrorisme, le crime organisé et la traite d'êtres humains sont les principaux défis auxquels doit faire face l'office fédéral de la police
Le terrorisme, le crime organisé et la traite d'êtres humains sont les principaux défis auxquels doit faire face l'office fédéral de la police / 12h45 / 1 min. / le 21 juin 2012
Des djihadistes opérant en Suisse inquiètent toujours les autorités. Malgré un effectif renforcé l'an dernier pour surveiller les activités de ces extrémistes, l'Office fédéral de la police n'a pas encore obtenu de résultat choc.

Aucun attentat terroriste n'a été commis ou planifié sur le territoire helvétique en 2011. Mais des djihadistes présumés continuent d'utiliser la Suisse comme base pour soutenir activement des groupements islamistes en plaçant du matériel de propagande et des appels à la violence sur la toile, déplore fedpol dans son rapport annuel diffusé jeudi.

Un Suisse converti à l'islam dans le viseur en 2011

Les spécialistes ont mené plusieurs enquêtes préliminaires visant des sites Internet ou leurs exploitants. Suite à des indications de l'Allemagne, une enquête a également été ouverte contre un Suisse converti à l'islam.

Des indices concrets indiquait qu'il avait comploté via Internet en vue d'un attentat terroriste contre une institution américaine sur sol allemand et pourrait préparer des délits à l'explosif. Son domicile a été perquisitionné et du matériel saisi fin 2011.

L'homme a été auditionné mais il a dû être relâché, l'intervention de la police n'ayant pas permis de confirmer le soupçon initial. L'enquête du Ministère public de la Confédération n'est toutefois pas terminée, a indiqué à la presse Jacques Repond, chef de la division Enquêtes terrorisme.

Un commissariat pour surveiller le djihadisme

Le Conseil fédéral ayant accepté de créer des postes supplémentaires, fedpol a monté l'an passé un commissariat pour surveiller le djihadisme sur la toile. Six collaborateurs scrutent les forums, pages et réseaux concernés. L'équipe comprend des islamologues, des orientalistes, des spécialistes en informatique et des policiers chevronnés.

La police fédérale travaille en étroite collaboration avec le Service de renseignement de la Confédération qui a lui aussi renforcé ses observations l'an dernier. Début mai, son directeur Markus Seiler estimait lui aussi que la surveillance préventive des réseaux de radicalisation et de recrutement islamistes restait un défi.

Les services secrets ne peuvent pas procéder à des écoutes téléphoniques ni surveiller des locaux privés. Ils n'en ont pas moins constaté une dizaine de départs de Suisse vers des camps de formation djihadistes et il existe aussi des premiers indices non confirmés de retour.

Un réfugié résidant à Bienne a d'ailleurs été inculpé début juin au Kenya pour ses liens présumés avec les insurgés islamistes somaliens shebab. En contact avec Nairobi, fedpol récolte des données pour voir si les activités de l'accusé concernent la Suisse, a précisé son directeur Jean-Luc Vez.

ats/jzim

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La mafia et la traite d'êtres humains pour préoccupations

Parmi les autres préoccupations de l'office figure la poursuite du développement de la mafia italienne en Suisse. Les affaires de traite d'êtres humains, surtout à des fins d'exploitation sexuelle, sont également en augmentation mais les condamnations restent limitées en raison de la pression énorme sur les victimes.

Autre forme de travail forcé, la mendicité en bandes organisées notamment de Roms qui touche Genève, Vaud ou encore Berne. "C'est un phénomène absolument incroyable, des femmes ou des enfants peuvent rapporter jusqu'à 600 francs par jour dans des bandes de 10 à 15 personnes, souvent de leur pays", a précisé Jean-Luc Vez.

Selon lui, la police se trouve devant un nouveau défi avec l'imbrication de différents types de criminalité: trafic d'être humains va de pair avec trafic de drogues ou trafic de migrants. Dans tous les cas, fedpol s'efforce de travailler main dans la main avec les polices des pays concernés.