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Les Suédois voient en la Suisse une bouée de sauvetage du Gripen

Polémique sur l'achat de Grippen: la Suisse veut acquérir vingt-deux appareils pour plus de trois milliards
Polémique sur l'achat de Gripen: la Suisse veut acquérir vingt-deux appareils pour plus de trois milliards / 19h30 / 2 min. / le 21 juin 2012
La Suisse - potentiel acheteur de 22 chasseurs Gripen - n'est pas considérée comme un simple client par la Suède. Cette dernière voit plutôt en Berne un partenaire appelé à contribuer aux coûts de développement de l'avion, de quoi refroidir davantage les parlementaires suisses.

Bien que fleuron de l'armée suédoise, l'avion de chasse Gripen a déjà englouti la bagatelle de 18 milliards de francs depuis la fin des années 80. Une enveloppe importante, si bien que le parlement suédois a décidé de cesser le développement de cet avion sans l'apport financier d'un partenaire étranger.

La Suisse pour une "collaboration à long terme"

Et ce partenaire providentiel semble tout trouvé aux yeux des Suédois, comme le montre une enquête de SF, puisque la Suisse a - pour le moment - porté son choix sur l'avion construit par Saab. Ainsi, les partis conservateurs - fervents soutiens du Gripen - comptent beaucoup sur la Suisse qui ne se considère pourtant que comme simple client.

L'un des membres du parti, Staffan Danielsson, concède ainsi que le développement de l'avion va coûter cher. "On parle de 6 milliards, mais personne ne le sait exactement. C'est pourquoi le 'deal' avec la Suisse est si important... Pour partager les coûts."

Cecilia Widegren, vice-présidente de la commission de la sécurité suédoise, évoque elle aussi des synergies possibles: "Pour nous, en Suède, l'important c'est qu'il y ait une collaboration à long terme entre la Suisse et la Suède en tant que partenaires, qui peuvent développer beaucoup de choses ensemble".

Les parlementaires fédéraux ne veulent pas entendre parler de surcoûts

Côté suisse, la perception est largement différente. Le contrat de vente prévoit 22 avions pour 3,1 milliards, mais personne ne connaît les coûts des développements futurs, ce qui irrite plusieurs parlementaires. Le conseiller national UDC Hans Fehr estime que ce n'est pas à la Suisse de "prendre en charge" des coûts de développement.

La présidente de la commission de sécurité Chantal Galladé (PS/ZH) constate pour sa part que notre pays "achète à l'aveuglette, sans savoir ce qui nous attend en terme de coûts futurs. On est pour l’instant le seul partenaire de la Suède, et ça signifie que si l’avion doit être développé, la Suisse sera impliquée, aussi financièrement".

Ueli Maurer se refuse pour sa part à tout commentaire. Le ministre de la Défense doit toutefois recevoir la semaine prochaine son homologue suédoise pour évoquer cet épineux dossier du Gripen.

jzim/Ron Hochuli

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