Quelque 5000 personnes se sont rassemblés samedi à Berne pour protester contre le durcissement du droit d'asile. Quelque 130 sans-papier, qui marchent actuellement à travers l'Europe pour défendre leurs revendications, étaient de la partie.
Le rassemblement était convoqué par diverses organisations, dont des syndicats, des partis et des organisations de défense des droits de l'homme, qui critiquent "la tendance à la répression" en matière d'asile. Le mot d'ordre de cette manifestation était: "Stop à une politique d'asile qui méprise les droits humains".
Deux arrêts tous assis
Partis à près de 1000 aux environs de la gare de Berne, les manifestants, constituant un cortège coloré et pacifique, ont pris la direction de la Place fédérale. A deux reprises, les manifestants se sont assis dans la rue pour appuyer leurs revendications.
A leur arrivée devant le Palais fédéral, ils étaient environ 5000, selon une estimation de l'ats. Les organisateurs ont, eux, parlé de "plus de 5000" manifestants.
ats/bri
Rappel des faits
Le Conseil national a décidé à la mi-juin de restreindre le droit d'asile, en donnant un tour de vis aux conditions pour obtenir le précieux document de demandeur d'asile attendu par quelque 40'000 étrangers.
Les parlementaires ont approuvé l'arrêt de l'aide sociale pour les requérants, qui devraient se contenter de l'aide d'urgence.
Ils ont décidé de supprimer la possibilité de demander l'asile dans une ambassade de la Suisse. Le Conseil des Etats avait déjà approuvé cette mesure, destinée à endiguer le flot des requérants déserteurs ou objecteurs de conscience, en provenance notamment d'Erythrée.
Les demandeurs d'asile récalcitrants et délinquants pourront être hébergés dans des centres spéciaux.
Le droit au regroupement familial a été limité. Cette disposition doit encore obtenir le feu vert de la chambre haute.
Discrimination dénoncée
Les migrants doivent lutter contre la discrimination, la marginalisation et l'exploitation, a déclaré Emine Sariaslan, du Forum pour l'intégration des migrantes et des migrants (FIMM).
Ceux qui leur imputent la responsabilité des problèmes d'intégration ignore les obstacles qu'ils doivent affronter, a-telle ajouté.
Le conseiller national Balthasar Glättli (Verts/ZH) a lu fustigé une réforme qui "procède d'une pure inhumanité - sans aucun but à l'appui".