Les cinq centres d’enregistrement et de procédure (CEP) pour requérants d'asile situés dans les villes frontalières d'Altstätten (SG), Kreuzlingen (TG), Bâle, Vallorbe (VD) et Chiasso (TI) pourraient bientôt être aménagés en centres d'hébergement fédéraux, selon la SonntagsZeitung, qui dévoile le projet.
Leur capacité d'accueil s'en trouverait augmentée, passant de 1200 places actuellement à environ 3000, comme le prévoyait le "message complémentaire à la révision de la loi sur l’asile" de septembre 2011. Cette décision d'agrandir des structures d'accueil déjà existantes, au lieu d'en construire de nouvelles, devrait permettre de contourner, au moins pour partie, les réticences des cantons.
Aménagement en cours à Altstätten
Le groupe de travail compétent, co-dirigé par le directeur de l'Office fédéral des Migrations Mario Gattiker et Hans-Jürg Käser, le président de la Conférence cantonale des directeurs de justice et police (CCDJP), estime qu'il s'agit de "la voie la plus prometteuse pour pouvoir réaliser les centres fédéraux prévus", note la SonntagsZeitung. Contacté par la RTS, Michael Glauser, porte-parole de l'Office fédéral des migrations ne cache pas que c'est difficile de trouver des places, mais qu'aucune décision n'a encore été prise.
D'après le journal dominical, l'aménagement du CEP d'Altstätten est déjà en cours. "Nous sommes prêts à doubler le nombre de lits pour le faire passer à 300", affirme le conseiller d'Etat saint-gallois Fredy Fässler.
ptur
Pour Simonetta Sommaruga, la suppression de l'aide sociale est "inacceptable"
Dans une interview accordé au Matin dimanche, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga se désole de la suppression de l'aide sociale aux demandeurs d'asile. "Cette décision va à l'encontre de notre tradition humanitaire", déplore-t-elle. "C'est une punition collective. C'est inacceptable".
Selon la socialiste, cette décision est "contre-productive parce qu'elle risque encore de rallonger les procédures d'asile".
Questionnée sur la multiplication des centres d'accueil, notamment à la montagne ou sur des bateaux, la ministre s'explique. "Des requérants arrivent et il faut les loger (...). C'est très difficile de trouver de nouveaux lieux."
Héberger des requérants dans des endroits éloignés est aussi devenu "une nécessité", estime la conseillère fédérale, "car la population ne veut pas de ce voisinage. Pourtant, ouvrir un centre temporaire à la montagne est la solution la plus chère. Cela démontre toute la contradiction de la situation."
Requérants hébergés sur un bateau à Bâle
Pour faire face à la saturation des lieux d'accueil de requérants d'asile, Bâle-Ville a prévu d'en héberger sur un ancien bateau de croisière à partir de la mi-août, peut-on lire dans l'édition dominicale du Matin.
"L'embarcation, qui dispose de 71 cabines pour 144 lits, devrait accueillir au maximum 90 personnes", écrit le journal.
Les riverains se sont toutefois prononcés à 79% contre la présence du bateau. Leur opposition pourrait retarder le projet, prévu pour durer un an.