La Confédération a soutenu le projet Solar Impulse de Bertrand Piccard durant des années à hauteur de centaines de milliers de francs sans base légale. Le pionnier de l'aéronautique solaire est désormais prié de passer à la caisse.
Loyer dès 2014
Le vice-directeur du Contrôle fédéral des finances (CDF) Armin Vuillemin a confirmé l'information donnée mardi par la radio alémanique DRS: depuis 2007, Solar Impulse n'a pas dû payer de location pour un hangar à l'aérodrome militaire de Dübendorf (ZH). Entretemps, l'arriéré se monte à un million de francs.
Mais au-delà des frais de fonctionnement, il y a le prix du hangar à Dübendorf. Il a fallu adapter le bâtiment pour accueillir l'avion solaire, élargir la porte de 15 à 45 mètres pour un total de 700'000 francs, là encore aux frais de la Confédération.
L'an dernier, le CDF a examiné le soutien fédéral à Solar Impulse nous apprend la DRS. Il a constaté que les prestations de la Confédération sont sans base légale.
La critique n'est pas restée sans suite: le Département de la défense (DDPS) demande à Bertrand Piccard un loyer couvrant les frais à partir de 2014, a confirmé l'Office fédéral des constructions et de la logistique.
Prestations gratuites à Payerne aussi
Situation similaire du côté de Payerne, autre "base aérienne" pour Solar Impulse. L'avion y a été entreposé pendant trois ans dans une halle, sans qu'aucun loyer ne soit payé.
L'affaire est discutée avec tous les département fédéraux impliqués, a précisé à l'ats la chargée de communication de Solar Impulse Charlotte Pichon. Selon elle, ces discussions ne changent rien au projet de tour du monde en avion solaire prévu en 2014. En déplacement, Bertrand Piccard n'était pas joignable mardi.
Quant au Département des affaires étrangères (DFAE), il entend coordonner les discussions entre Solar Impulse et la Confédération via Présence Suisse, son unité chargée de l’image de la Suisse à l’étranger.
DRS/ats/pym