Urs Ursprung quittera la direction de l'Administration fédérale des contributions (AFC) à fin juillet. Soupçonné de gestion déloyale dans le cadre du projet informatique "insieme", il avait été suspendu récemment par la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf (lire: Le chef du service informatique du fisc fédéral a été suspendu).
Le Conseil fédéral a pris acte mercredi de sa démission. Par ailleurs, Urs Ursprung renonce à toucher une indemnité de départ. Il n'a d'ailleurs jamais sollicité une telle indemnité ou une autre compensation similaire, précise le communiqué. Dans le cadre de la même affaire, le chef du service informatique de l'AFC a lui aussi été suspendu, deux jours après le directeur.
Visés dans le cadre d'une instruction pénale du Ministère public de la Confédération (MPC), ils sont soupçonnés de gestion déloyale dans le projet "insieme", qui vise le remplacement complet des anciens systèmes informatiques du fisc fédéral. L'AFC aurait enfreint les prescriptions du droit des marchés publics lors de procédures d'acquisition.
Effet boule de neige
Depuis que des irrégularités sont apparues à l'Administration fédérale des contributions (AFC), les annonces d'éventuelles anomalies dans d'autres départements se multiplient. Plusieurs cas possibles ont été dénoncés à la Délégation des finances du Parlement.
Ces derniers jours, la délégation "a reçu plusieurs lettres ou e-mails nous demandant de nous pencher sur tel ou tel projet", a déclaré le conseiller aux Etats Urs Schwaller (PDC/FR), président de la Délégation des finances des Chambre fédérales, mardi à la radio alémanique DRS. Le chiffre de sept annonces a été évoqué (lire ci-contre).
ats/pbug
Dénonciations signées ou anonymes
Des dénonciations sont parvenues à la Délégation des finances du Parlement. Elles sont concrètes et proviennent de personnes apparemment proches des projets en question. Certaines sont signées, d'autres anonymes. Les annonces identifiées ont été transmises au Contrôle fédéral des finances (CDF) pour examen.
Selon la loi, les employés de la Confédération sont tenus depuis janvier 2011 de dénoncer tous les crimes ou délits poursuivis d'office dont ils ont eu connaissance dans l'exercice de leur fonction. Celui qui, de bonne foi, dénonce une infraction ou une irrégularité est protégé de tout préjudice professionnel, stipule la loi.