Le jeune Jordanien résidant à Bienne et arrêté au Kenya ne peut plus rentrer en Suisse
Le jeune Jordanien résidant à Bienne (BE) inculpé au Kenya pour ses liens présumés avec les insurgés islamistes somaliens ne peut plus entrer en Suisse jusqu'à nouvel ordre. Parallèlement, l'Office fédéral des migrations (ODM) a engagé une procédure de révocation de l'asile.
Des indices clairs montrent que cette personne a séjourné dans des régions de la Somalie dans lesquelles se trouvent des groupes djihadistes impliqués dans un conflit, écrit samedi le Département fédéral de justice et police (DFJP) dans un communiqué. Il semble aussi qu'elle ait entretenu des contacts avec des éléments islamistes en Suisse.
Interdit d'entrée sur sol suisse
Sur mandat du service de renseignement de la Confédération, l'Office fédéral de la police (fedpol) a donc prononcé une interdiction temporaire d'entrée. Une telle mesure vise à "sauvegarder la sécurité intérieure et extérieure de la Suisse", qui peut être compromise notamment en présence d'un risque de terrorisme, d'extrémisme violent ou de criminalité organisée.
Les services de Simonetta Sommaruga ont confirmé qu'il s'agit du gymnasien de Bienne arrêté en mai à Nairobi. Ces dernières années, fedpol a prononcé environ 150 interdictions d'entrée par année.
Camp de formation djihadiste
Le jeune homme, qui se trouvait au Kenya depuis le mois de février, est soupçonné d'avoir intégré un camp de formation des jeunesses djihadistes. Plusieurs Européens ont été arrêtés ces derniers mois au Kenya, soupçonnés de participation à la préparation d'attentats ou de liens avec les shebab.
Un tribunal de la capitale kényane a inculpé le Biennois le 6 juin pour son "implication dans des activités criminelles organisées", en tant que membre des shebab, un groupe islamiste qui se réclame d'Al-Qaïda. Actuellement au Kenya, ce Jordanien de 19 ans qui possède le statut de réfugié va être placé sous la protection du bureau local du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
ats/pbug
Recours possible
Le jeune homme peut recourir auprès du DFJP contre l'interdiction temporaire d'entrée. Et si une décision de révocation de l'asile devait être prise, il pourrait recourir au Tribunal administratif fédéral (TAF). L'Office fédéral des migrations (ODM) vérifie s'il a abusé du droit d'hospitalité de la Suisse.
Il n'est pas encore possible de dire si les conditions de révocation de l'asile sont réunies. Et même en cas de révocation de l'asile, le Jordanien ne peut pas être renvoyé dans son pays d'origine en raison de sa qualité de réfugié reconnu par le HCR. L'ODM ne prévoit pas pour l'instant d'engager une procédure pour lui retirer ce statut.