Les thèmes religieux gagnent "exagérément en importance dans le domaine public" alors que la religion devient toujours plus secondaire dans la vie des individus en Suisse. Quant à la diversité du paysage religieux, elle ne cesse d'augmenter. Ce sont les principales conclusions du Programme national de recherche "Collectivités religieuses, Etat et société" (PNR 58).
Dans les médias et en politique, la religion est souvent employée pour marquer les différences entre les groupes "indigènes" et "étrangers", et thématisée en rapport avec des "activités violentes", relève le PNR 58.
A cet égard, les différentes caractérisations - par exemple "l'oppression de la femme dans l'islam" - sont "souvent bien éloignées des réalités des religions et se nourrissent de stéréotypes et des perceptions sur l'origine et la situation des migrants".
Choisir sa religion soi-même
Les grandes églises chrétiennes perdent continuellement des membres et les personnes restant fidèles à l'église ont de moins en moins recours à ses services, note le PNR 58. Ce dernier observe également que les jeunes veulent "choisir eux-mêmes" lorsqu'il s'agit de questions religieuses.
En outre, les individus sont d'avis que la religion devrait rester dans le domaine privé et n'être ni vécue de manière "extrême", ni propagée de façon missionnaire. Cette sécularisation s'observe également au niveau étatique avec les institutions auparavant marquées par la religion (établissements pénitentiaires, foyers) étant organisées de façon sécularisée.
Collectivités religieuses en pleine mutation
Les groupes libéraux et conservateurs s'opposent au sein du christianisme, du judaïsme et de l'islam. Les premiers revendiquent une modernité sécularisée, tandis que les seconds la rejettent.
Le PNR 58 recommande enfin aux autorités fédérales, cantonales et communales de s'engager davantage pour l'égalité entre les différentes collectivités religieuses.
hend